Bonjour à tous,
voilà une question bien intéressante, Merlun, et je te remercie d'avoir abordé le sujet
En premier lieu, je partage tout à fait les avis et remarques de Kathy. On tente souvent de rester humble en ne cessant de dire que nous "ne sommes rien" dans le processus de guérison ou de mieux-être de l'autre, mais, il faut tout de même rester dans la réalité. Nous n'avons pas la responsabilité de ce qu'il/elle fera de sa vie, suite à un soin, mais il est tout de même important de relever que notre accueil, notre écoute, notre personnalité et tout ce que nous apportons dans la petite valise de notre coeur (pas de notre tête, l'ambition personnelle ne marche pas dans ce domaine

) a son influence sur la personne en demande de soin. Ce n'est pas nourrir son égo que de le reconnaître. Ce n'est pas le fruit du hasard quand quelqu'un choisit de venir voir telle ou telle personne praticien de telle ou telle technique du mieux-être. Ceci ne veut pas dire qu'un thérapeute est meilleur qu'un autre, mais simplement qu'il y a des rencontres qui "doivent" avoir lieu.
Biensûr, nous n'avons pas la volonté d'intervenir de trop près, mais faire le choix d'accepter de donner un soin implique aussi que nous puissions représenter quelque chose aux yeux de l'autre. Comme le précise André, cette image que l'autre peut se faire de nous ne nous appartient pas. Ce qui est de notre totale responsabilité c'est de rester alligné avec notre Etre profond et donner ou recevoir ce qui correspond à notre "Légende Personnelle" (Merci M. Coehlo pour cette expression

)
Loin de moi de vouloir parler de "fausse modestie", tout simplement de ramener la réalité des faits à sa place. Si je ne veux avoir aucune responsabilité dans la vie d'une autre personne, si je désire avoir une distance si importante entre elle et moi, au point qu'elle en oublie pratiquement mon nom ou même le moment partagé, alors je ne propose pas ces soins. A l'inverse, si je propose le reiki à quelqu'un c'est bien parce que je crois en ses bienfaits et que j'espère que la personne voudra bien accepter de découvrir ce merveilleux "outil". De là, comme on offre un cadeau même sans attente, on laisse la possibilité à l'autre de dire Merci ou de montrer une certaine gratitude dans le geste que nous avons proposé. Le tout réside dans la limite de la démesure et c'est sûrement là, la question de base de ce sujet. Où se place la démesure ?
L'initiation au reiki, c'est une philosophie, une façon de mener sa vie. Le reiki permet d'apporter ses bienfaits à d'autres par les soins. Accepter ce partage, c'est forcément accepter que la personne partage elle aussi (en déposant ses mots-maux, en s'appuyant un léger instant sur ce qu'on peut lui apporter,comme une béquille provisoire, etc). Ensuite, à elle d'en faire quelque chose et c'est là qu'il est important de pouvoir poser clairement les limites de ces échanges que sont les soins.
Il m'est arrivé une fois de parler de troc à une personne qui ne comprenait pas bien que je n'étais pas une guérisseuse ou je ne sais quoi. J'avais beau lui expliquer que je ne détenais aucun pouvoir, elle me croyait "magique". J'ai fini par lui dire que nous faisions du troc durant un soin. Elle apportait une partie de ses peines ou douleurs devenues trop lourdes et que le reiki pouvait lui aider à les transformer, tout cela sans que j'aie aucun pouvoir sur cet échange autre que celui de transmettre le reiki.
Elle a semblé comprendre et depuis, je ne ressens plus cette lourdeur du pouvoir qu'elle voit en moi.
André Baechler a écrit :Je tente de les ramener à elles-mêmes, les plaçant face à leurs propres responsabilités. Si elles préfèrent se conforter dans leur rôle de victime, ces personnes ne reviennent en général pas et partent en recherche du prétendu thérapeute qui les entretiendra et les confortera dans cette position d'assistanat et de dépendance...
Concernant cette remarque d'André, il faut aussi reconnaître que certaines personnes ne "peuvent" pas se prendre en charge. Se sentent vivantes dans la douleur ou le mal-être. Tant qu'elles vont mal, leur entourage s'inquiéte, prend des nouvelles, les préserve etc.. mais qu'en serait-il si elles "guérissaient" ??
A nous de recadrer et comme le dit André, de les mettre face à elles-mêmes en leur expliquant que nous n'avons que le pouvoir de leur transmettre cette "Lumière" qu'est le reiki (ou autre soin) et qu'elles sont seules responsables de ce qu'elles en feront. Il m'est aussi arrivé que la personne reparte fâchée ou tout au moins bousculée ou même déçue, mais tant pi... c'est son choix, je le respecte. Elle trouvera plus loin le thérapeute qui lui conviendra ou qui acceptera de porter cette étiquette et les responsabilités qui vont avec.. personnellement, je refuse cette prise de pouvoir, même si on me l'offre sur un plateau.
Pour terminer, je ne sais pas si j'ai répondu à la question en titre en donnant mon avis, et j'ajouterais peut-être que si la personne demande de plus en plus de soins ou s'installe visiblement dans une routine qui pourrait ressembler à de la dépendance au reiki, je lui suggère de réfléchir à l'initiation 1 qui lui permettrait de se prendre en charge elle-même. Si elle semble dépendante d'une technique, je lui propose aussi de tenter une autre et si j'ai l'impression que ça ressemble à une dépendance personnelle, je lui propose également une autre technique "à l'essai" mais dans une thérapie que je ne propose pas et qui lui demanderait de s'adresser à une autre personne. Ceci dans l'idée de rompre cette routine ou de la mettre face à la réalité : elle s'accroche à un soin ou une personne mais les "miracles" auront lieu quand elle se prendra pas en charge elle-même.
Belle journée ensoleillée dans vos vies et vos coeurs
