Bonsoir ici
Dans l'institution dans laquelle je travaille, tous mes "ptits-vieux-dingues"

ne sont pas atteints de ce que l'on nomme les démences de l'âge avancé comme la maladie d'Alzheimer ou les maladies apparentées.
Les personnes âgées souffrant de maladies psychiatriques sont également parmi nous et nous avons, entre autres, 3 dames diagnostiquées comme schizophrènes. Elles ont en effet, comme l'a souligné André, des symptomes, des crises, des "délires", des angoisses totalement différents. Cette maladie réuni tout ce que le corps médical lie à une forme ou une autre de sorte de dédoublement de personnalité.
En ce qui concerne nos 3 dames, je n'ai jamais pratiqué avec l'une d'elle, mais pour les deux autres, voici mes expériences :
Pour la première, cette dame a vécu une période de décompensation totale avec perte quasi totale de toutes les fonctions simples que nous appelons AVQ (actes de la vie quotidienne). Elle ne faisait plus rien du tout seule, ne parlait plus et semblait perdue dans un monde bien lointain. Seul symptome qui nous démontrait qu'elle angoissait, elle avait des gestes totalement désordonnés de ses bras et de ses jambes.
Durant cette période, n'ayant pas le droit de pratiquer des soins officiellement dans cette institution, j'ai pratiqué de manière très simple avec une main sur sa main ou sur une épaule, bref, un geste facile passant pour de la simple empathie. Les mouvements rythmés et désordonnés se calmaient au moins un moment. Ce qui me faisait penser qu'elle angoissait moins.
Avant et après cette période de décompensation, cette dame, parle, a même beaucoup d'humour, observe ses congénères, râle aussi

.. bref, elle ressemble à toutes les mamys en institution dite "normale". Lors de sa toilette du matin ou le soir en la couchant, je lui ai demandé à plusieurs reprises si je pouvais poser mes mains sur son dos, ou ses genoux, etc, en fonction de mon ressenti. Elle a accepté à chaque fois, disant qu'elle aimait beaucoup et se sentait bien. Ceci dit, je n'ai jamais pratiqué un soin complet, alors je ne peux pas vraiment donner un avis concret autre que l'expérience.
Pour la seconde dame avec laquelle j'ai essayé de pratiquer quelques soins, elle a accepté que je prenne ses mains dans les miennes lors d'un moment d'agitation intérieure qui lui faisait prendre une voix comme étrangère et dire des phrases incohérentes. Là, l'angoisse et la crise n'ont pas augmenté mais ne se sont pas calmée non plus. J'ai essayé une autre fois mais elle a refusé.
Voilà mes toutes petites expériences en matière de schizophrénie.
A ceci, j'ajouterais simplement qu'il ne faut pas se forcer à faire des soins. Si l'on n'est pas à l'aise, quelle que soit la raison, il faut simplement refuser. Ou alors oser demander à la personne comment elle se sent en général, comment se passent ou se déclanchent les crises, etc.. ça peut passer pour de la curiosité, moi j'y verrais plutôt le sérieux du praticien qui prend soin de la personne "fragilisée" qui vient le voir.
On pourrait aussi imaginer qu'Olivier suggère à la personne qui lui demande un soin qu'elle en parle à son médecin avant, si son médecin est ouvert à de telles pratiques. Il y en a de plus en plus, fort heureusement.
Je suis très intéressée à la lecture d'autres expériences
Bonne soirée
