Re: La mort
Posté : 12.10.2011 9h23
Bonjour Francesca,
Comme tu as raison. Après 4 ans en psycho-gériatrie, la mort est souvent venue chercher ceux avec qui j'avais partagé un moment magique, un moment de vie.
On ne s'habitue pas à la mort, elle est à chaque fois différente et nos ressentis aussi. Même quand elle prend ceux qui ont fait un long chemin, qui sont fatigués de vivre, elle laisse une tristesse.
Le rôdage ? non, je n'y crois pas non plus, tout au plus, on apprivoise petit à petit ces moments difficiles qui nous mettent face à la tristesse du définitif, mais aussi face à nos peurs de partir, face à nos peurs de voir partir ceux qu'on aime.
Durant ces 4 ans, j'ai appris que la mort faisait partie intégrante de la vie. Un cycle qui voit partir ceux qui ont fait leur temps, qui on "rempli" ou non leur "contrat". C'est ainsi, une vie commence, une vie se termine. Je n'ai pas moins peur, pas moins de tristesse, parfois même des colères ou des révoltes. Ce qui a changé, c'est mon regard sur la mort. Les ressentis, je les laisse être et passer. Show must go on, a-t-on l'habitude de dire. Mais finalement oui, la vie continue, et ceux qui s'en vont, j'en suis maintenant persuadée, ne voudraient pas qu'on les pleure trop longtemps. Mon expérience s'est enrichie durant ces 4 années, même si c'était avec des personnes qui avaient "vécu", elle n'en reste pas moins difficile parfois.
J'ai choisi de laisser vivre mes émotions, parfois je rentre à la maison en pleurant cette petite mamy qui chantait et qui m'apportait tant, parfois la tristesse est présente mais ne va pas jusqu'aux larmes. Avec le temps, j'ai appris à accompagner et à respecter.
Dans un mois, c'est un tout nouvel environnement que je vais cotoyer, et là, la mort ne viendra pas chercher des personnes âgées, mais des enfants. Heureusement, pas tous. Certains s'en iront, d'autre gagneront le combat. Je ne sais pas si je suis prête à ça, je sais juste que mon chemin passe par là. Comment je vais vivre ces moments là ? Aucune idée, j'ai quelques repères qui vont m'y aider, mais aucune certitude, à part celle de respecter le chemin unique de celui qui vit la maladie, la guérison ou la mort.
Francesca, j'entends ta tristesse et juste pour aujourd'hui, juste pour elle, j'ouvre les bras et t'offre cette tendresse qui fait ressentir si fort ce vide de la vie s'en va
Comme tu as raison. Après 4 ans en psycho-gériatrie, la mort est souvent venue chercher ceux avec qui j'avais partagé un moment magique, un moment de vie.
On ne s'habitue pas à la mort, elle est à chaque fois différente et nos ressentis aussi. Même quand elle prend ceux qui ont fait un long chemin, qui sont fatigués de vivre, elle laisse une tristesse.
Le rôdage ? non, je n'y crois pas non plus, tout au plus, on apprivoise petit à petit ces moments difficiles qui nous mettent face à la tristesse du définitif, mais aussi face à nos peurs de partir, face à nos peurs de voir partir ceux qu'on aime.
Durant ces 4 ans, j'ai appris que la mort faisait partie intégrante de la vie. Un cycle qui voit partir ceux qui ont fait leur temps, qui on "rempli" ou non leur "contrat". C'est ainsi, une vie commence, une vie se termine. Je n'ai pas moins peur, pas moins de tristesse, parfois même des colères ou des révoltes. Ce qui a changé, c'est mon regard sur la mort. Les ressentis, je les laisse être et passer. Show must go on, a-t-on l'habitude de dire. Mais finalement oui, la vie continue, et ceux qui s'en vont, j'en suis maintenant persuadée, ne voudraient pas qu'on les pleure trop longtemps. Mon expérience s'est enrichie durant ces 4 années, même si c'était avec des personnes qui avaient "vécu", elle n'en reste pas moins difficile parfois.
J'ai choisi de laisser vivre mes émotions, parfois je rentre à la maison en pleurant cette petite mamy qui chantait et qui m'apportait tant, parfois la tristesse est présente mais ne va pas jusqu'aux larmes. Avec le temps, j'ai appris à accompagner et à respecter.
Dans un mois, c'est un tout nouvel environnement que je vais cotoyer, et là, la mort ne viendra pas chercher des personnes âgées, mais des enfants. Heureusement, pas tous. Certains s'en iront, d'autre gagneront le combat. Je ne sais pas si je suis prête à ça, je sais juste que mon chemin passe par là. Comment je vais vivre ces moments là ? Aucune idée, j'ai quelques repères qui vont m'y aider, mais aucune certitude, à part celle de respecter le chemin unique de celui qui vit la maladie, la guérison ou la mort.
Francesca, j'entends ta tristesse et juste pour aujourd'hui, juste pour elle, j'ouvre les bras et t'offre cette tendresse qui fait ressentir si fort ce vide de la vie s'en va