Ma très chère Sandra
Comme tu sais je suis de tout cœur avec François, avec toi, avec tous tes proches...
Sans doute difficile à franchir de tels moments après avoir « marché » tout ce temps côte à côte avec la mort, où la notion de temps avait sa place !
Pourtant comme tu sais: « la vie et la mort sont un, de même que le fleuve et l'océan sont un…Dans la profondeur de vos espoirs et de vos désirs repose votre silencieuse connaissance de l'au-delà..." (Khalil Gibran, Le prophète)
Le départ d’un être cher, la mort…qui n’est pas passé par là, par la rencontre de cette chose qui crée tant de craintes dans les esprits…
Car l'homme a séparé la vie de la mort...cela a développé en lui une peur, la peur du mot, de ce que cela incite, la peur de l'inconnu…et cette peur le poursuit tous les jours, au quotidien, un quotidien qui devient alors chargé en souffrances diverses et variées.
Voilà où nous en sommes bien souvent. L’homme « domestiqué » s’accroche bien entendu à ce qu’on lui a appris, et au matériel qu’il a acquis, à l’intérieur des frontières de son existence comme si la vie était une sécurité.
L’homme évite, s’interdit même de penser que la mort comme la vie sont pareils, une seule et même chose. La mort c’est hier (la mort d’une journée ancienne), c’est aussi aujourd’hui, c’est aussi demain…
Quelle merveille quand on apprend à vivre pleinement, à tout moment, à chaque seconde qui passe, libre dans ses gestes et dans ses pensées, dans la grâce de ce qui est beau au quotidien...alors seulement la mort devient acceptable, dans l’innocence de ce qui va advenir après elle, une purification, une libération du connu..
Qu’est-ce que la mort, sinon l’autre chemin, l’autre « vie »…
Heureux celui qui a profondément intégré cela, libre aussi soit-il…
Très bon voyage François…quelle belle leçon nous as-tu donné que celle d’avoir affronté l’inconnu, le renouvellement…

Toutes mes pensées lumineuses à toi Sandra et à tous les tiens, quel magnifique accompagnement !

« L’homme qui vit sans conflits, qui vit en présence de la beauté et de l’amour, ne craint pas la mort, car aimer c’est mourir » (Krishnamurti, Se libérer du connu)
Amour et paix
