


Certains le savent déjà : "ma terre" se trouve de l'autre côté de la planète, en Indonésie et spécialement à Bali




J'ai découvert l'île des dieux il y a 5 ans et depuis, j'ai trouvé chaque année des solutions (financières, familiales, professionnelles...) pour y retourner !
Les dates 2013 étaient fixées depuis belle lurette quand j'ai reçu une invitation d'un "maître spirituel" javanais (je le connais pour avoir été méditer sous sa "direction" très régulièrement) à participer à ce qu'il nommait un "spiritual journey", dans la jungle, à Java.
Difficile de rater pareille occasion alors que j'étais quasi sur place...

Le 10 mars, j'ai donc quitté mon petit nid tout douillet à Bali, pour rejoindre, à l'ouest de Java mes 3 compagnons d'aventure, que je n'avais jamais vus...


Le cadre géographique : un village traditionnel dans la jungle, à 1500 m d'altitude, très difficilement accessible. Il y a une quarantaine de maisons en bambou et une toute petite école. Le paysage est grandiose, partagé entre forêt et rizières en terrasses. Le climat est équatorial avec ce que cela suppose de luxuriance...







Notre cadre de vie : sur "la place du village", il y a une grande maison publique qui jouxte la maison du "roi" (un homme jeune, roi de 578 villages, qui vit dans une maison un peu plus grande que les autres et que l'on vient voir de loin pour recevoir bénédiction et conseils...). Dans cette maison publique, une énorme pièce où les visiteurs attendent en mangeant, en fumant, en dormant...
C'est là que nous allons dormir, à même le sol, tout habillés, dans nos "sacs à viande"

Pas de lit, pas de chaise ni de table.


Nous mangeons sobrement les repas préparés par la collectivité. Le matin, repas chaud. Après, forcément, ça refroidit !
Il y a de l'électricité dans le village mais... peu ou pas d'interrupteurs (ö) : nous dormons donc avec les ampoules nues au-dessus de nos têtes...
Pour la toilette, il y a, dans les toilettes "locales", des réservoirs d'eau en provenance des torrents et des rizières.
Les premières 48 heures sont difficiles.
Horriblement difficiles. Physiquement, mentalement, émotionnellement.
J'ai mal partout. J'ai chaud et j'ai froid. Ça pue le tabac.
Je n'ai plus aucun repère, aucun confort bien sûr mais aussi aucune intimité.
Le temps s'écoule avec une lenteur infinie et un poids impressionnant !
Je me demande ce que je suis venue faire là.
Avec mes compagnons, nous communiquons peu parce que tous, nous attendons... on ne sait trop quoi d'ailleurs, comme si nous n'étions plus acteurs de notre vie mais dépendants de notre maître qui, nous l'apprendrons plus tard, souffre beaucoup physiquement et s'isole donc au maximum.
Une séance de méditation en groupe et un travail sur une danse traditionnelle : 2 petites heures "d'occupation organisée" ! C'est tout ce à quoi nous avons droit ces 2 premiers jours.
Forcément, commence alors pour chacun un cheminement intérieur, solitaire la plupart du temps, chaotique et éprouvant.
Personnellement, cela va passer par de l'auto-jugement







Et dès lors...
Les larmes, en rangs serrés, avec de gros sanglots parfois.
Le désespoir de ne pas trouver de sens, de ne pas atteindre "la" révélation.
L'appel à l'aide, à l'Univers, aux Maîtres, au Divin.

La prière, qui jaillit de nulle part.

La présence des compagnons de route : regards de compréhension, gestes de partage, de tendresse parfois, paroles de compassion mutuelle.



Et le Maître, enfin, en cheminement lui aussi, qui vient nous entourer, nous encourager, nous élever, nous montrer des voies, nous expliquer la sienne



J'ai passé 10 jours dans ce village et j'ai un peu grandi.
J'ai expérimenté des pratiques spirituelles ancestrales, j'ai médité debout, assise, couchée ou en dansant, j'ai senti l'énergie du lever et du coucher du soleil, des rizières et d'une plage sacrée le dernier jour...
J'ai eu la chance immense de pouvoir, par moment, me connecter au divin, à la source de guérison !
J'ai noué des relations d'une intensité remarquable avec ces compagnons inconnus qui sont devenus en chemin, des frères en coeur et en âme.

Et je suis revenue avec des mots qui chantent et vivent en moi : GRATITUDE, JOIE, HUMILITE.
Au niveau de l'anecdote, je pourrais écrire des heures encore.
Au niveau sacré, je ne trouve pas encore les mots. Peut-être ne les trouverai-je jamais...
Aucune certitude... sauf une ! J'y retourne l'an prochain...








Un peu plus de 2 semaines après mon retour, j'avais besoin de coucher ces mots. Dans mon entourage familial et social, ils ne peuvent être entendus.
Merci du fond du coeur de m'avoir lue.
Je vous embrasse
Brigitte


