
Je me permets de partager avec vous cette petite réflexion personnelle sur le thème du changement, de la responsabilité et de la cohérence

La voie de l'irresponsabilité est toujours plus simple au premier abord. C'est celle empruntée par la majorité d'entre nous actuellement. Plus l'humanité crée de lois, plus elle se dépossède de ses propres responsabilités. Plus elle s'entoure de dogmes et de croyances, plus elle fuit son propre engagement. Etre responsable est sans doute la tâche la plus difficile dans laquelle nous puissions nous engager.
La vraie responsabilité ne consiste pas à obéir ou à se fondre dans un quelconque mode de pensée. La vraie responsabilité consiste à se comporter de manière cohérente, et la cohérence ne peut venir que de l'intérieur. Nous pourrions énoncer une infinité d'incohérences de personnes prétendues responsables, mais là n'est pas le but...
Obéir est facile, obéir consiste à se retourner vers l'extérieur et à suivre en masse le mouvement prôné par une institution. L'obéissance n'a absolument rien de responsable, qui que vous suiviez.
Etre cohérent nous oblige à l'introspection, à l'écoute de soi et à une certaine forme de solitude puisque personne d'extérieur ne peut nous dicter notre propre cohérence.
Mais il faut savoir que la cohérence implique de nombreux sacrifices auxquels nous ne pouvons nous soustraire. Je prends ce simple exemple : Comment puis-je rouler seul dans mon véhicule alors que je prétends lutter contre le réchauffement climatique ? Il y a deux solutions à cette question. Celle de l'obéissance qui consiste à se soumettre à des taxes sur les carburants qui enrichissent l'état et ne règlent absolument rien à la question (une manière d'acheter sa bonne conscience), ou alors la solution de la cohérence consistant à opter pour la bicyclette, le covoiturage ou les transports publics.
Ce qui est intéressant de constater, c'est que la cohérence est presque toujours la solution la plus simple, mais celle aussi qui amène le plus de remises en question. Afin de se libérer de ses propres responsabilités, l'être humain a inventé le politicien, homme ou femme à l'ego débordant qui se charge par des chemins toujours compliqués de créer l'illusion d'un monde responsable. Ainsi le politicien dépose son vernis sur tout ce qui ne doit pas être vu , sur tout ce qui dérange. Certains déposent du vert, d'autres du rouge, ou encore du noir et tant d'autres couleurs plutôt que de se préoccuper de l'édifice qui tombe en ruine. Et l'être humain se laisse séduire ainsi par une couleur espérant le miracle, puis après s'en être lassé en tente une autre comme on repeint les murs de la maison, puis encore une autre, pour en revenir à la première, s'égarant totalement dans l'illusion... Ainsi défilent les politiciens et chefs d'état, tous plus irresponsables les uns que les autres.
Mais nous ne pouvons leur en vouloir, car ils ne sont que les peintres que nous avons choisis pour la couleur de leur bidon de peinture et leur habileté à dissimuler provisoirement les failles. Comment pourrions-nous critiquer tous ces chefs d'état que nous avons élus à la majorité ? Jusqu'où irons-nous pour ne pas nous poser les questions essentielles ? Jusqu'où irons-nous afin de fuir nos propres responsabilités que nous confions aveuglément à des boucs émissaires ? Là commence le vrai questionnement.
Avant tout, il faut d'abord se rappeler qu'il n'y a qu'une personne au monde que nous puissions changer, c'est nous-même ! Et ce n'est que de là que nous pouvons commencer à changer le monde. Toute forme de pouvoir extérieur n'est qu'une pure illusion de l'instant. Aucune loi imposée ne peut provoquer de changement durable. L'obéissance à une autorité n'amène que de la frustration, et donc des guerres. L'histoire le démontre plus que clairement.
L'extérieur est le reflet de ce qui nous habite. Mais bien sûr la première excuse est de trouver ça utopique, de nous dire qu'à notre simple échelle nous ne réglerons pas les problèmes de ce monde... Mais qui nous dit que nous devons régler les problème de ce monde alors que nous sommes incapables de régler les nôtres. N'est-ce pas prétentieux de prétendre montrer le chemin alors que nous sommes égarés ?
Votre seule manière de changer le monde est de changer vous-même pour inciter au changement par votre propre exemple, par votre propre chemin. Personne n'a à vous suivre, mais vos propres changements suffiront à déclencher autour de vous de nombreuses remises en questions. Ne faites jamais de votre chemin une voie officielle ! Tant de personnes sont prêtes à vous suivre lorsque vous innovez, mais ceci n'est pas leur chemin, il est le vôtre, seul et unique. Le piège est donc grand de prétendre ouvrir LA voie.
Pour changer le monde, vous n'avez donc rien à faire d'extérieur, si ce n'est d'être vous-même en toute cohérence. Lorsque vous changez vers plus d'authenticité, dans l'émanation de ce qui vous habite, dans l'expression de votre coeur, vous devenez incitant et dérangeant à la fois. Les personnes proches auront donc le choix de se remettre en question par le modèle atypique que vous êtes, ou alors à se cabrer, de peur d'avoir à se confronter à leurs propres incohérences. Mais le résultat ne vous appartient pas, et c'est là aussi qui ne faut pas retomber dans le piège de l'ego qui veut répandre sa bonne parole, au risque de créer un nouveau modèle religieux ou politique totalement inutile.
Le vrai changement se sème par l'incitation. Il n'appartient qu'à la graine de germer (ou non), mais pas à vous qui êtes le semeur. Mais n'oubliez pas qu'une seule graine semée peut se multiplier ensuite sur tout un continent. Vous n'avez donc pas à performer ou à être dans l'attente d'un résultat. Ne négligez pas ce que vous émanez, du plus profond de vous-même. Rien d'autre n'est important que d'être pleinement qui vous êtes et de le manifester. Alors le monde peut changer...

Voici également une autre de mes réflexions sur le sujet : Mon regard sur le vrai sens des responsabilités.
N'hésitez pas à intervenir sur la question pour faire connaître vos points de vue ou questionnements...