La culpabilité

[gioia]

Je vous rapporte sur le vif, un évènement en lien avec mon précédent message dans cette rubrique.

Il y a moins d'une heure, le téléphone sonne, je suis surprise de lire le nom d'un ami aux habitudes peu matinales, inquiète , je décroche...et il me dit qu'il avait fait une fausse manœuvre... nous échangeons amicalement et légèrement sur nos météos régionales respectives.. et au moment de se dire au revoir, heureuse d'avoir eu des nouvelles correctes de sa santé fragile, je lui dis que je remercie le hasard...de cette fausse manœuvre...

A quoi il répond "oui, j'ai agi pour annuler l'appel quand j'ai vu l'erreur de destinataire, mais pas moyen!

Et en riant il prononce ces mots : "c'est vrai que c'est le téléphone de ton fils, sans doute s'est-il positionné sur ton numéro, car il l'utilisait souvent.."

Il se trouve que j'avais oublié avoir donné le portable de mon fils à cet ami, quant à lui, se souvenait-il qu'aujourd'hui est le sombre anniversaire de sa disparition ?

J'ai dit juste "merci, à bientôt" sans autre commentaire avant de raccrocher.

Quand le téléphone a sonné j'étais plongée dans la lecture de la fin des "prophéties des Andes", il m'a semblé en raccrochant que cet ami avait une "information" à délivrer ........ je viens de lui écrire un mail pour dire encore un Merci, à lui, et...........

passez une belle journée

[Annie]

De tout coeur en pensées avec toi Gioia Ce matin encore j'observais avec émotion ce beau tableau de toi dans l'espace ensoleillé d'André
Affectueusement de Suisse

[cancrelas]

J'essaie de raccrocher avec culpabilité et choix… Je sens que ça résonne, mais j'ai du mal à saisir complètement l'analogie.

Du point de vue de cancrelas (donc à raz du sol)

La douleur a un caractère plutôt ponctuel, événementiel en général de courte durée.
Impact physique ou mental/égotique/émotionnel/psychologique.
En général la douleur échappe à la notion de bien ou de mal, elle est douleur.

La souffrance est exclusivement ce que le mental en fait.

Le parallèle avec choix et culpabilité n'est que partiel.

La situation de choix est une privation de liberté à laquelle nous nous sentons obligé de répondre.
Elle a en ce sens une certaine proximité avec la douleur dans cette apparente non responsabilité de notre part.

La culpabilité est exclusivement ce que fait le mental de ce "traumatisme"égotique.

à bientôt

[Anaïs 02]

Bonjour,

Merci Gioia pour ton partage,

Faire plaisir à qui que ce soit à contre coeur, ce n'est pas le respecter, c'est faire semblant, lui mentir, le prendre en pitié.

Imaginez que vous donnez de l'amour à autrui.... aucune culpabilité, non?

Imaginez que vous vous donnez de l'amour.... à nouveau aucune culpabilité??

Donc la culpabilité vient du choix de se donner de l'amour (du temps, du plaisir) à nous même avant d'en donner aux autres.

Si je pense à moi (à mes désirs, aspirations) en premier, je me sens égoïste, terme qui a "encore" en moi une connotation négative, donc si je privilégie mes choix, je me sens coupable de ne pas penser assez aux autres ou coupable de privilégier mon bien-être par rapport à celui des autres.

Ceci ne tiens qu'à moi... j'en prends conscience et je continue ma route

Bonne journée à tous et à toutes pleines d'amour

[gioia]

Merci à Anais 02 et Annie

Cancrelas merci de tes interventions , j'aimerais te répondre que l'éventail de choix de comportement est déplié de manière différente selon les individus...

Je ne sais si j'ai bien compris tes messages dans cette rubrique, car nos expériences sont les prismes de notre vision du Monde et de ses possibles....

Je suis d'accord quant à la liaison que l'on peut ressentir entre "culpabilité et responsabilité"

Mais je n'arrive pas à comprendre le lien entre souffrance, douleur,et responsabilité....

Je pense qu'en effet, on doit pouvoir influencer son ressenti de la douleur (physique ou mentale) mais je pense qu'il faut disposer d'une "boite à outils" dont tous les humains ne sont pas forcément pourvus de façon égalitaire, du moins chacun n'a pas la conscience, la connaissance de l'existence de cette "boite à outils" qui permet d'influer sur la perception sensorielle et mentale de la douleur. Or, peut-on parler de responsabilité pour une personne qui ne connait pas l'existence du parachute dans son dos, si elle semble choisir de s'être scratchée au sol...?

Ne pourrait-on pas juste se sentir plein de gratitude de faire partie de ceux qui ont la chance de disposer d'outils et de leur mode d'emploi, qui permettent de se sentir responsable ???? de ses ressentis...

Merci pour cet échange

Bonne journée à tous

[cancrelas]

Bonjour Giogia

Cette introduction de la notion de responsabilité n'est qu'une petite référence à l'écart qu'il peut exister entre une "conscience" conventionnelle mentalisée; et un niveau plus élevé de conscience.
On est là plus dans une sensibilité bouddhiste bien évidement.

Il existe sur le sujet de nombreux Maîtres et auteurs qu'il serait déplacé de chercher à paraphraser.

Utile à la boite à outil deux petits bouquins par le taille :

=> JOURNAL
de Jiddu KRISHNAMURTI
éditions Pocket spiritualité n°13995

=> Le Miracle de la pleine Conscience
de Thich Nhat Hanh
éditions J'ai Lu collection Aventure secrète n°8774


Alors Gratitude (troisième principe) Responsabilité de progresser (quatrième) Compassion au travers de la transmission et de l'échange (cinquième) non ?

[gioia]

Merci pour tes explications

Je pense que je me situais dans un "niveau" de personnes "ordinaires", qui n'ont pas eu l'occasion ou la chance ou le courage d'avoir évolué sur ce chemin et ma compassion allait vers ce genre de vies où dans la douleur, ces personnes ne possèdent pas un grand panel de choix... pour en varier l'intensité de perception ou en chercher un sens...

Peu importe,merci pour tes lumières

(ö) Je ne vais pas culpabiliser pour ma mauvaise compréhension

Bonne fin de journée

[cancrelas]

Les plus beaux voyages commencent par un premier pas !

[Alain]

Bonjour

Je tiens à vous remercier pour ce partage autour de ce sujet très d'actualité pour moi !

Qui ou quelle part de toi culpabilise ?

Je dirais la partie de moi qui a transgressé une de mes valeurs importantes de respect d'autrui et de bienveillance.

Je suis surprise de constater qu'à vous lire, la culpabilité se traduit avant tout dans la concrétisation d'un choix de vie tendant à devenir soi même.
Il semblerait que la culpabilité, vous la vivez finalement au travers du regard des autres, comme si cela était la contrepartie de ce choix.

Il arrive que notre choix personnel amène des changements conséquents pour nos proches, notre entourage; alors oui la culpabilité se traduit alors par ce choix de vie personnel pour devenir soi.
D'ailleurs tu l'exprimes bien par le fait de culpabiliser de ne pas être près de tes enfants le soir car tu as fait le choix d'avoir un métier prenant et qui te fait rentrer tard.

Globalement je tâche de me relier à ce qui me rend vivant; de ce fait j'ai l'espoir que je saurai être communicatif à ce niveau et transmettre ce message que le respect de soi permet malgré tout l'épanouissement des autres en renvoyant chacun à ses propres responsabilités pour soi.

Je vous souhaite une très belle journée en votre



A

[cancrelas]

Salut Alain

Le respect d'autrui et la bienveillance sont bien évidement incontournables.
La difficulté, me semble t'il, est de savoir à quel titre, par rapport à quelle règle quel référentiel, est-ce incontournable.

Notre référentiel personnel ?, une convention sociale ?, ou ce que nous pouvons capter des règles universelles de la vie ?

Le bien pour soi (ce qui nous arrange pour notre image de soi) n'est pas nécessairement ce qui arrangerait l'image que se fait l'autre de lui-même, pas plus que ce qui lui serait réellement profitable, et encore moins ce qui s'inscrirait dans un "juste" universel.

En image :

La maman du petit Hitler vient de lui coller sa première fessée.

=> La maman pourrait culpabiliser sur le fait d'être une mauvaise mère, pas à la hauteur de l'image qu'elle se fait d'elle en "bonne mère"
=> Le petit Hitler vient de connaitre ce qu'il a vécu comme la première atteinte à son égo.
=> Objectivement si il en avait pris plus souvent, ça lui aurait peut être été profitable
=> Dans l'absolu au lieu d'une fessée, maman aurait peut-être du envisager l’euthanasie.

Alors de quoi maman doit-elle culpabiliser ?