Bonsoir
La vie nous fait apprendre tout au long des décennies que nous traversons. Lorsque nous avons la jeunesse, nous manquons parfois de discernement et de confiance en nous, et lorsque la maturité arrive, nous sommes parfois en pleine crise d'adolescence, faute d'en avoir vécu une en heure et en temps
Le mariage, à une époque, était une reconnaissance, un statut de normalité pour ensuite fonder une famille dans les règles. A 25 ans, une fille non mariée était appelée "une vieille fille". Quant à avoir un enfant hors mariage, c'était un véritable déshonneur pour la fille, mais aussi pour le petit, qualifié de "bâtard". Des familles, bien, sous tous rapports et souvent très religieuses et charitables, mettaient ces malheureuses à la porte pour cacher leur déshonneur. On se demande bien ou était l'honneur, entre une fille tombée enceinte souvent piégée par manque d'éducation à ces choses, et un père ou une mère qui ne secourent pas un enfant, fut-il jeune majeur?
L'éducation reçue est très importante dans l'influence à être ou non dans sa propre autonomie et avoir assez de recul pour ne pas s'engager dans le mariage par défaut.
Alors souvent l'engagement se faisait sur le critère de trouver un bon compagnon de route, quelqu'un de droit, gentil, honnête et travailleur, ce qui n'est pas toujours évident à trouver. Le côté protecteur et rassurant était aussi important que le côté amoureux, au point parfois de penser tomber amoureux de la personne qui vous aime et vous protège.
Il faut voir ces sentiments comme éprouvés avec sincérité et conviction et que le couple chemine ainsi et offre l'image d'un couple "parfait" aux yeux de tous, y compris à ses propres yeux.
Les mentalités changent avec le temps, et à la faveur d'un facteur déclenchant, d'une prise de conscience, d'une expérience différente, il arrive que cet état de présumé bonheur dans la sécurité se transforme en malaise lattent, en mélancolie, en tristesse, en manque de vitalité, pouvant même aller jusqu'à la maladie.
Et là, se fait jour l'évidence que la vie menée est certes confortable et entourée de soins, mais ne correspond plus au désir profond, ni aux besoins réels de ce qui nous habite.
Cette révélation peut être progressive ou alors soudaine comme l'éclair. Et là commence un long processus à se demander comment faire pour être soi-même heureux, et ne pas rendre malheureux le partenaire, qui souvent n'imagine même pas nos états d'âmes profonds et pense bien faire à continuer la routine rassurante.
On ne fait pas exprès d'être malheureux, au même titre, que le bonheur nous tombe parfois dessus alors qu'on ne s'y attend pas.
Allez dire à vos sentiments de rentrer dans le rang, parce que ça fait désordre d'être pris en flagrant délit de bonheur
Allez canaliser des élans qui vous donnent des ailes et vous font vous sentir vivant comme jamais
La maturité offre l'avantage de se régaler de ces instants de vie, morceaux de miel tombés du ciel, cadeaux de glace au soleil qui peut fondre si vite mais laisser au cœur une fraicheur indélébile.
Recul de comprendre l'impermanence des choses, la non appartenance des êtres, et donc la non revendication de quoi que ce soit. Il devrait en être ainsi au sein de chaque couple, et construire chaque matin nouveau, un jour exceptionnel et unique, sans hier et sans demain.
Utopie, utopie ... mais on peut rêver, non ?
Comment savoir où est la juste mesure entre respecter ses envies et oser se faire plaisir, et respecter les sentiments d'autrui, afin de ne pas basculer dans la provocation, le pathétisme où l'inconvenance ?
Les mots sont venus, alors je les laisse, échoués sur le sable, apportés par la vague ...