Que ce soit dans le monde de la mode, du spectacle, au sein d'une famille ou dans le cadre des thérapies, du reiki et de tous ces courants actuels, quelque chose m'interpelle : est-ce que toutes ces personnes mises sur un piédestal l'ont-elles vraiment choisi ?
La première réponse qui me vienne est que ces personnes ont forcément une part de responsabilité dans le côté public de la chose. En effet, pour être élevé aux nues, il faut être un minimum connu et si elles sont connues c'est bien qu'elles ont rendu public leur image, leur activité, leur don, etc..
Dans le monde de la mode et du spectacle, il est clair qu'il faut un minimum de nombrilisme, juste au moins assez pour avoir du plaisir à être regardé ou écouté (je connais, j'ai fait de la scène

Mais qu'en est-il dans les autres domaines où la "célébrité" et l'admiration ne sont pas issus d'une envie de se mettre en avant mais d'une action, d'un idéal de vie, d'une invention, d'une manière de penser, etc...
Je vais prendre un exemple concret : inventons un maître à penser.
Un homme ou une femme dont la façon de vivre ou de penser ressemble à un idéal commun à beaucoup de personnes. Ce maître à penser affiche sa philosophie de vie, comme celle-ci colle parfaitement dans un courant, de plus en plus de personnes s'y intéressent, s'en approchent, veulent partager avec lui, s'identifient à lui.
Dans une mesure raisonnable, on peut imaginer que ça soit un bien. Pensez à des gens comme le Dalaï Lama, Mère Teresa. Ceux qui tentent d'approcher la philosophie de vie de ces personnages peuvent y trouver des raisons d'être, de penser, une façon de vivre qui leur correspond, un idéal de vie.
Voilà donc le maître à penser de mon exemple devenu petit à petit de plus en plus célèbre dans son domaine. Ceci dit, il ne change pas, il reste tel qu'il était avant ce début de célébrité, met en pratique les pensées qu'il décrit, agit selon sa philosphie de vie, ne se contente pas de dire de bonnes paroles en l'air mais les applique etc. Et ça, depuis toujours ou presque.
Autour de lui, la célébrité prend de l'ampleur et avec elle, une sorte "d'idolation". Au fur et à mesure de l'amplification de sa notoriété, de plus en plus de personnes en manque affectif, en manque de repères, en manque d'idéal, en manque d'autonomie se retrouvent autour de lui. Ces gens-là, peut-être un peu plus fragiles que les autres, se mettent à tellement adorer ce maître à penser que petit à petit, sournoisement, ils deviennent des adeptes alors qu'il n'y a pas de gourou. Le maître à penser ne se met pas en suppériorité, ne demande pas qu'on l'adule, ne demande évidemment aucune reconnaissance financière ou autre pour l'approcher. Ne nous retrouvons-nous pas tout à coup devant un gourou malgré lui??
Tout ce qu'il a fait au début, c'est mettre à disposition ses pensées philosophiques, ses idées personnelles et ses éventuels conseils pour un "monde meilleur". A aucun moment, il n'a demandé à être "ascensionné" sur un autel d'aucun culte de la personne. A aucun moment, il n'a choisi de se retrouver dans une position de dominant, à aucun moment il n'a dicté de loi à suivre impérativement au pied de la lettre.
Le voilà donc comme dans un ascenseur qu'il n'a pas demandé. Pire, le voilà en train de monter les étages sans le vouloir, simplement poussé par ces adeptes qui se sont aglutinés autour de lui, s'habillant comme lui, se couchant aux mêmes heures que lui, aimant les mêmes couleurs que lui, les mêmes musiques que lui, mangeant comme lui, parlant comme lui, s'affichant dans une même image extérieure que lui.
Ok, on pourrait lui reprocher de ne pas avoir vu le vent venir. On pourrait se demander si au fond de lui, tout ceci ne lui conviendrait-il pas, quand-même. On pourrait le tenir responsable d'avoir eu les pensées qui correspondaient à ce que la majorité attendait, d'avoir en plus eu "l'audace" de les communiquer. On pourrait lui reprocher tellement de choses.. mais au fond.. rappelez-vous le début de l'exemple, il n'avait rien demandé, l'idée de la célébrité ne lui correspondait pas, ne lui convenait pas. Il n'a pas choisi.. il subit !
Quand j'étais petite, j'avais une soeur (j'ai toujours d'ailleurs

Arrivées à un moment particulier de notre vie, elle a explosé. S'en était trop. La pression que je lui avais mise sur les épaules par mon adoration devenait insoutenable. Je n'avais fait aucun mal en soi, mais j'avais déposé tant d'attentes sur ses épaules qu'elles ont croûlé. Il fallait que tout celà cesse. Le seul moyen qui ait été possible dans notre histoire a été une grosse cassure dans notre relation. Elle devait s'éloigner de moi pour arriver à respirer tant je l'étouffais de mon adoration sans faille. Je devais apprendre à vivre par moi-même au lieu de vivre à travers elle. Je devais apprendre à découvrir MA vie, oser l'affronter seule, apprendre à avancer, etc.. tout ça sans elle.
Ce fut une douleur folle, mais quel incroyable apprentissage de vie ! Ca s'est passé il y a presque 30 ans, mais nous remercions toutes les deux la Vie, encore aujourd'hui, qui nous a fait casser ce processus qui la faisait autant souffrir d'être mise sur ce piédestal où elle n'avait pas du tout envie d'être tant c'était étroit, inconfortable, rempli d'attentes et de pression.
Pourquoi avoir besoin de tant s'identifier, de tant aduler, de tant déposer d'attentes sur des personnes qu'on admire ? Pourquoi n'arrivons-nous pas, parfois, à faire nous-même une nouvelle trace sans suivre celle d'une personne qu'on admire ??
Vous êtes-vous retrouvés dans la posture de cette "idole" mal à l'aise ?
Vous êtes-vous déjà identifiés à une personne au point de tout faire comme elle (sans parfois s'en rendre compte tout de suite ?)
Merci d'avance pour vos partages d'idées et d'expériences

Merci surtout d'avoir lu jusqu'ici

Belle fin de journée
