Merci Bruno
et comme ce soir j'ai un peu de temps, et que vous êtes tous bien sages (une fois n'est pas coutume
), voici une nouvelle page à ce carnet de voyage
J'aimerais vous reparler de
mon bol tibétain,
du mandala sacré et de
cette écharpe blanche reçue avec tant d'émotion et de surprise de la part du moine bouddhiste de l'école de peinture.
Le bol a
son histoire que voilà contée il y a une année ...
Sur les photos qui vont suivre, vous découvrirez le panorama et
cette impressionnante coulée de marches où la petite boutique se situait tout en haut. Les singes aussi, omniprésents, qui vont
chiper les offrandes auprès des statues des divinités. Ces deux-là se régalent de friandises et de sucre candi rose
Quel soulagement et quel bonheur de pouvoir enfin admirer mon bol dans la chambre d'hôtel. Ce soir-là, je partageais une suite avec une autre participante du groupe, alors il y avait tout le confort et de l'électricité pour
recharger téléphone et batterie d'appareil photos
J'ai dormi heureuse, mon bol sur la table de chevet, et le lendemain matin, je l'ai remballé dans son papier journal et son sac déchiqueté.
Par la suite, surtout au moment d'aller dans la jungle, nous avons pris le minimum d'effets avec nous, et j'ai décidé, avec son accord, de confier mon précieux bol aux bons soins du chauffeur du bus qui a gardé aussi mes pashminas et une chaude et volumineuse veste en laine de yack.
Totale confiance, surtout que j'avais une main bienveillante sur le tout comme vous pouvez le voir.
J'aime la symbolique des mains ... depuis toujours, mais encore plus depuis que je pratique le Reiki.
Cette main, est celle d'André, recueillie pour ma collection
juste dans les jours précédents mon départ au Népal. Un gri-gri en quelque sorte
J'ai aussi celle de Bruno
Sur place, j'ai étoffé ma collection avec celle d'une petite fille sur le bord de la route, Laxmi, du chauffeur Restiam pendant une pause, et d'un créateur de bijoux à l'hôtel à Katmandou. A chaque fois,
la surprise a fait place à l'amusement de bien contourner la main avec le crayon, en s'appliquant bien comme à l'école
Ne pas oublier que personne ne parlait la même langue, mais que l'exemple se passe de traduction.
Pour le mandala, c'est dans une
école tibétaine que je suis allée faire mon choix. J'avais envie de bleu, de scènes de personnages, de fleurs, mais rien ne se détachait parmi les nombreux modèles manipulés.
Je pensais ne rien prendre et puis soudain,
le coup de coeur pour un modèle rouge, or et noir, spiralé avec le mantra Om en escargot. Un travail d'une extrême finesse et d'une grande beauté.
Les élèves peignent assis en tailleur à même le sol, côte à côte, filles ou garçons, très appliqués, très calmes
qui travaillent à main levée avec une dextérité qui force l'admiration.
Mon mandala sur toile de coton roulotté sous plastique, je suis allée vers un moine en prières dans le fond du magasin.
Une fenêtre ouverte donnait sur le Stupa de Swayambunath,
c'était magnifique avec tous ces drapeaux et oriflammes flottant au vent, ce dôme blanc et or et ce ciel bleu.
Silencieusement je me suis penchée vers lui et présenté mon rouleau. Il a cessé de spalmodier sa prière, a pris le rouleau, dénouant une extrémité de la papillote de plastique, pour y jeter ensuite du sel, quelques gouttes d'eau et d'huile à l'intérieur, et
procéder au rituel de bénédiction. J'étais très recueillie, observatrice de chaque seconde de la scène, sachant que ces minutes étaient
des minutes d'éternité.
Quand il m'a tendu le rouleau accompagné d'un sourire
d'une extrême bonté, j'ai déposé sur un tissu safran une somme d'argent correspondant au reste du budget que j'avais prévu pour mon mandala, au profit de l'aide à la scolarité
des petites filles tibétaines.
Prête à partir en ayant remercié, j'ai vu le moine prendre une écharpe de soie blanche,
une khada tibétaine qu'il m'a noué autour du cou refaisant un rituel de bénédiction avec de l'huile, du sel, de l'eau et son livre de prières noué d'un tissu safrané, déposé sur chacune de mes épaules, sur ma tête, et puis approchant sa propre tête contre la mienne,
l'enserrant de ses mains.
C'était magnifique... J'en ai gardé
un grand respect pour cette écharpe, et je viens d'aller voir sa signification à l'instant ... et oui, le voyage se distille au compte-gouttes.
La khata, khada, khatag ou hada est un foulard, le plus souvent de soie blanche, mais aussi écru, jaune ou rouge qui est considéré comme une écharpe de félicité dans la croyance bouddhiste. C'est une écharpe traditionnelle de cérémonie utilisée au Tibet, au Népal et en Mongolie. tradition unique perpétuée de génération en génération à travers l'Asie.
La couleur blanche symbolise la pureté, le détachement, la gentillesse, la bienveillance, le bon présage, l'inclinaison positive et le désir de liberté, la compassion aussi. Elle symbolise aussi la pureté de coeur du donateur.
La khata se donne dans des circonstances très diverses. Elle s'offre à l'occasion d'une fête, ou lors de mariages, funérailles, naissances, remises de diplômes, à l'arrivée ou au départ des invités.
Les tibétains accompagnent ce don ordinairement d'
une formule de bienveillance dont la signification est liée à un souhait de longue vie.
Signe de bienvenue et de respect, on les pose aussi sur les statues, les photos ... elles marquent une note positive.
Quand on laisse une écharpe quelque part, cela signifie " je suis parti, mais mon coeur reste là".
Je ne savais pas tout ça avant ce soir. Il se trouve que
cette écharpe m'a accompagné sur mon chemin vers la maîtrise et qu'elle a servie de parure à la très belle statue de Bouddha. Je la manipule toujours avec
un infini respect, elle est douce et recèle
mille senteurs d'encens
J'ai depuis peu installé bol et mandala en Picardie, dans mon nid au bord des champs, décor que vous apercevez
en arrière-plan de ce qui a été l'un de mes récent avatar. C'est Marie-Laure de par sa grande gentillesse qui m'a permis d'avoir un maillet (une mailloche) adéquat, car dans notre précipitation, le vendeur du Népal et moi l'avions oublié
Merci à Frédéric du Fer de Lance à Gruyères, qui a fourni aussi un autre exemplaire à Marie-Laure
Je poste cette page avec
plaisir et
gratitude ...