A propos des larmes

[Zineb]

Il est parfois…

Il est parfois des musiques, un chant d'oiseau, les caresses du vent, le bruissement de l'eau suintant à travers les couches profondes du sol, les paroles silencieuses d’une forêt, un appel, une voix, un visage, un regard profond, une présence...

Il est parfois ces états de grâce qui nous ouvrent à la beauté de l'univers, à l'infiniment grand et nous permettent un court moment de toucher à l'immortalité, de côtoyer les étoiles...

Il est parfois ces instants où le beau, la lumière, la légèreté viennent nous traverser, imprégner la moindre parcelle de notre corps, pour déclencher soudainement en nous une tristesse presque aussi infinie, où l'obscurité et la pesanteur reviennent en mémoire...

Et les larmes se mettent à couler, alors que l'extase est en nous...
Laissons les couler…
Sans doute qu’il y ait des lieux en nous, de nous-mêmes que nous n'avons pas encore explorés, que nous n'avons pas habités...

Etrange...
Comme si dans chaque larme, souvenir de grand froid, d'ombre et d'obscurité, habite une promesse de lumière, de paix, de sérénité et de bonheur...

S'il faut pleurer, versons des larmes...car les larmes comme les rires et les soupirs, expriment toujours silencieusement ce que nos paroles ne peuvent dire..
Laissons l'amour explorer des lieux de nous-mêmes qui ont besoin d'être explorés...
Ces parties de nous-mêmes se réveillent alors,
Ces parties blessées retrouvent alors la parole et le droit d'exister...
Et nos volets et nos portes de s’ouvrir grands à la Vie
.....

[André Baechler]

Les larmes nous démontrent si souvent que joie et tristesse ne sont séparées que de si peu...

Elles expriment notre sensibilité, notre fragilité, lorsque nous l'autorisons, trop rarement.

Elles sont révélatrices de ces parts obscures, de nos blessures qui enfin peuvent s'exprimer.

Elles sont libératrices, de tant de choses enfouies dont nous n'avons même pas conscience.

Elles sont la reconnaissance de l'être contrasté que nous sommes, entre ombre et lumière.

[Zineb]

Il est parfois ces moments où, tout en ayant conscience de la beauté du monde et de l'univers, à la beauté de ce qui arrive, nous nous ouvrons à notre propre chagrin, …
Pour aboutir ainsi davantage à ce qui nous est offert,
Pour aboutir aussi à écouter et à s'ouvrir à sa propre tristesse, à la tristesse de l'autre, et donc à sa joie…

Pourquoi croit-on que les larmes sont toujours tristes ?
La véritable joie ne s’acquiert-elle pas aussi avec les larmes…

Le chemin de la guérison ne se trace-t-il pas dès que cette contrée de nos profondeurs est touchée…

N’est-il pas parfois dans la tristesse d'un changement, d’une perte, quelle qu'elle soit, la promesse d’un lendemain lumineux…

Il est toujours et indéfiniment dans toute larme une promesse de plus haut, de plus vaste, une part du merveilleux…
Et la vie est si belle ainsi...

Merci André de permettre l'expression de toutes ces pensées

Lumineuse journée à toi, à vous tou(te)s

[Martine]

les larmes.. je les connais si bien..

joies, ou chagrin profond... impuissance ou extase..

leur "eau" lave le poids des chagrins et en libère notre coeur.

lors de soins, il arrive que des larmes coulent de mes yeux alors qu'elles appartiennent à la personne qui reçoit le soin. N'est-ce pas magique ? Je n'ai jamais vraiment pu les gérer et tant de personnes n'arrivent pas à les laisser sortir. Quand elles passent par moi, je me sens encore plus utile dans cette démarche, il ne s'agit pas là d'un gonflage d'égo mais d'une "preuve" tangible qu'une petite partie de souffrance de l'autre s'en est allée.

non seulement elles soulagent mais expriment concrètement ce que notre coeur ou/et notre âme vit/vent.. elles sont visibles et "palpables"

quel que soit l'âge ou le sexe... les larmes font partie de notre vie, de notre expression et de nos ressentis.. laissons-les "être"..

Merci Zineb et André pour ces partages de tendresse

Amour et Lumière à vous tous

[Santolin]

Bonjour

J'aime cette notion de contrastes intérieurs que tant de personnes renient, se prétendant dans la lumière pure. Pure illusion et jeux de l'ego qui tente si souvent de nous persuader d'un idéal morne et terne. Merci André pour cette belle image d'un ciel contrasté qui dégage tant de beauté. La beauté n'est-elle d'ailleurs pas dans les contrastes, plutôt que dans l'uniformité?

Les larmes coulent souvent sur mes joues, telles un pluie libératrice d'émotions si profondément enfouies, souvenirs de mon enfance et de mon adolescence brimée. A chaque fois que mes larmes coulent, je me sens lavé, allégé de tant de poids du passé. Mes larmes sont mes amies, elles ne font que passer, le temps d'emporter avec elles tout ce qui m'empêche d'avancer, tout ce qui m'empêche de briller de l'intérieur

[Nathalie]

Des larmes et des larmes... ¦¦¦
En réfléchissant, ces derniers temps, il m'arrive plus facilement de verser des larmes de bonheur Quel bonheur, justement, de laisser sortir ce trop plein d'émotion

[Ludivine]

Bonjour

Nos larmes sont autant de petit containers qui nous libèrent de notre trop plein d'émotions. Nos larmes sont salvatrices, alors pourquoi les éviter ou encore les cacher plutôt que de les accueillir? Tristes ou heureuses, ne les jugez pas, elles ne font que passer pour mieux vous alléger...

[Elisette]

Bonjour à tous !

Je vous rejoins dans vos propos sur les larmes, qui m'accompagnent tant depuis ma petite enfance.

Quand on ne cherche pas à les retenir ou les contenir, c'est un véritable soulagement qu'il s'agisse de larmes de tristesse ou de joie. Depuis ma grossesse et mon initiation au reiki, elles se manifestent encore plus, naturellement et silencieusement... Et de plus en plus souvent ce sont des larmes de grande joie. Dernièrement une amie m'a présentée sa petite fille âgée d'un mois, je me suis littéralement transformée en fontaine, j'étais bouleversée par tant de beauté. Mon amie a été un peu surprise au début mais rassurée quand je lui ai dit que j'étais juste émue !
Pareil, il y a quelques semaines, j'ai reçu un e-mail d'une autre amie dans lequel elle m'annonçait sa grossesse. J'étais très heureuse pour elle et lorsque j'ai ouvert l'image jointe... re-fontaine !!!! . La vision de ces deux petites crevettes (et oui... des jumeaux !) m'a complètement retournée. J'avais là, devant moi, des images sublimes ! Et quel bonheur de ressentir autant de joie et d'amour !

J'ai toujours été (et suis toujours ) assez émotive, sensible et j'ai la larme facile. Ces larmes ont toujours été libératrices d'un trop plein intérieur, d'une telle quantité d'émotions dans un court moment.
Lorsque la dernière perle sur notre joue, on peut alors se sentir "vidé". D'ailleurs, ne voit-on pas souvent les enfants complètement épuisés après de longs pleurs ? Complètement éteints et prêts pour le sommeil ?

Larmes bienfaitrices...

[madanino]

Je me souviens du premier soin que j'ai reçu par celle qui allait devenir ma première enseignante de reiki. Quelque chose était bloqué dans mon ventre et allait se débloqer par l'intermédiaire du reiki et signalé par des larmes qui coulèrent sans discontinuer . . . Tout ce que j'avais contenu au plus profond de moi depuis mon enfance venait d'exploser, le sac était percé

Depuis que je fais du reiki, je vois la vraie beauté des choses mais aussi des personnes. A la vue d'un paysage magnifique, les larmes suivent souvent un visage ébahie . . .

Mes dernières larmes ? Le discours d'un ami veuf lors de la méga fête qu'il a donné pour ces 40 ans où il avait invité tout les gens qu'il aimait profondément où il expliqua quelles valeurs il accordait à la vie, l'amour, l'amitié . . . Et surtout combien il était heureux que nous soyons tous réunis pour lui ce soir là ! ! !

Je vous souhaite de verser des milliers de larmes . . . de joies et d'émotions . . .

Madanino

[Martine]

tant qu'on pleure c'est que notre coeur n'est pas en pierre !!!

Dans un autre sujet *** auquel j'ai donné mon point de vue, j'ai écrit cette phrase si évidente pour tout le monde.. elle semble couler de source... mais tout à coup, je l'ai prononcée... et là, une toute autre dimension s'est révélée... et je voudrais juste la ré-écrire ici en la laissant comme un message personnel à un ami qui n'était pas concerné par le sujet de l'autre post. Un ami qui est concerné par des blessures qui sont très vives pour lui et une autre personne qui lui est chère. Il vit ses blessures seul, tout comme ses ressentis face à cette situation. Il ne veut pas partager cette tristesse par désir de préserver l'autre personne en ne montrant pas sa peine jusqu'aux larmes.

Ce désir de protéger en gardant ses larmes pour lui, en se montrant fort, en accueillant celles de l'autre.. quelle belle preuve d'amour ! Quelle merveilleuse et légitime intention !

Pourtant, si on essaye de se mettre une seconde à la place de l'autre, ne ressentons pas aussi le besoin de savoir que la tristesse partagée va jusqu'au partage des larmes ? Ne sommes-nous pas touché en pleurant à deux sur une même tristesse ? Ne sentons pas notre propre tristesse se transformer quand on peut la partager, voir la même douleur dans le regard de l'autre ?

Lorsque ma nièce, alors âgée de 11 ans, se battait contre la leucémie, quelque chose, un jour a explosé en elle, et une énorme colère contre son père en est sortie : Elle s'est mise à hurler tout en pleurant. Elle a crié sa colère à son père en le soupçonnant de ne pas être triste pour elle, de ne pas avoir de révolte contre sa maladie. Elle soupçonnait son père de se moquer éperdument de son sort et même de savoir si elle allait ou non s'en sortir. Les mots était forts et si durs !

Mon beaufrère complètement sous le coup est parti dans la réaction. S'est fâché aussi et a aussi élevé le ton. Il a alors dit tout ce qui lui brisait le coeur depuis que la leucémie s'était attaquée à sa fille. Il a crié toutes ses peurs et ses colères contre "la vie" qui mettait cette épreuve si difficile sur leur chemin. Puis, la petite s'est calmée, mais avant ça, elle a encore regardé son père droit dans les yeux avec de grosses larmes et lui a dit : Alors Papa S'IL TE PLAIT, pleure avec moi !

Cette gamine venait d'apprendre à son père que cacher son chagrin ne faisait de bien à personne.. ni à lui qui ne l'extériorisait pas, ni à elle qui croyait son père insensible. Elle ne demandait pas de grandes phrases réconfortantes et toutes faites.. elle demandait juste à partager ce chagrin immense. Cette tristesse devenait légitime en la partageant. Elle prenait un tout autre sens. Bien que tous les autres de ses proches partageaient la tristesse de ma nièce, souvent avec elle d'ailleurs, le fait de pouvoir pleurer AVEC son père sur ce qui leur arrivait était tout simplement un énorme partage d'Amour et ces larmes-là étaient juste bien plus libératrices toutes les autres que chacun pouvait verser dans son coin.

Penses-y....