Votre définition de l'amitié

[André Baechler]

Bonjour

Je n'aime pas les mots *conditionnel et inconditionnel*.

L'amitié doit découler d'un choix inconditionnel avec soi-même.

L'amitié est heureusement conditionnelle.

Désolé, mais cette intellectualisation de l'amitié me donne mal à la tête et sombre dans la contradiction la plus totale...

Merci de rappeler que l'amitié n'est pas un choix, qu'elle s'explique pas, ne se calcule pas, ne se comprend pas et qu'elle naît du cœur (et des tripes comme tu le dis Camino !).

On peut choisir (ou non) de vivre une amitié dans le concret, mais le sentiment d'amitié (tout comme le sentiment amoureux) ne se contrôle pas. Il faut donc à mes yeux bien distinguer "ami" et "amitié", et il suffit d'observer autour de soi pour constater que le mot "ami" est utilisé pour nommer une personne pour qui, dans la grande majorité des cas, il n'est éprouvé aucun sentiment d'amitié.

Le mot "ami" peut être également utilisé pour emprisonner ou pour créer un sentiment d'obligation sans qu'il n'y ait forcément un quelconque sentiment d'amitié. Dire à quelqu'un lorsque l'on traverse une période difficile "Tu es mon ami !" peut être parfois lourd de sens (traduction : j'attends de toi que tu prennes mon parti, que tu m'aides, que tu me défendes, ...)

[Mahaut]

Bonjour,
Pour moi peu importe ce qui se passe, pour moi l'amitié c'est quand dans une relation, quoi qu'il arrive, je peux me dire intérieurement : "Peu importe, je l'aime". Alors là je sais que je suis en amitié. Je ne suis pas un ami et je n'ai pas d'ami, mais je vis avec beaucoup de personnes dans l'amitié. Peu importe, elle, lui, je l'aime.

Joli

Et oui, même si la vie doit nous séparer d'une manière ou d'une autre, cela reste notre richesse de se dire, "Peu m'importe, lui, elle, je l'aime"... même si c'est de loin...

[Mahaut]

Bonjour

Pour résumer (si je comprends bien) : Amitié = Amour inconditionnel ?

A condition qu'il n'y ait pas d'attente... mais cela le rend-il conditionnel ? (ö)

[Mahaut]

Pardon pour ces réponses en trois messages, mais j'avais du retard de lecture, et dans un premier temps, je n'avais pas vu la suite...

A la lecture de vos échanges, je constate en moi une permanence : celle de la durée... et une impermanence : celle de la manifestation concrète de l'amitié ou de l'amour que j'éprouve...

J'ai beaucoup de mal à faire un trait sur une personne qui m'a été chère, même si la vie ou des malentendus nous ont séparé(e)s...

Si je dois mesurer une amitié, c'est en moi que je la mesure, et ma mesure est celle du sentiment (pour le coup incontrôlable) que j'éprouve au delà de ce qui est vécu de connivence ou de malentendus...

J'ai aimé au-delà de notre séparation, et c'était ma richesse, le compagnon avec qui j'ai vécu... pourtant plus rien n'était possible concrètement entre nous, et je n'aurais pas voulu revenir s'il me l'avait proposé... aujourd'hui qu'il n'est plus, je garde en moi la richesse de ces moments que nous avons partagés et qui nous ont enrichis... rien ne me les enlèvera...

Il en va de même en amitié, du moins pour moi...

Conditionnel, inconditionnel... nous savons depuis quelques temps déjà et de nombreux échanges sur le sujet, que ces mots sont piégés, car nous n'en avons pas tous la même définition... donc je préfère ne plus m'aventurer sur ce terrain, mais ce qui est essentiel à mes yeux, c'est que tout amour, ou toute amitié, inclut une relation et que celle-ci doit se vivre concrètement... mais dans le respect de la proximité ou de la distance que nous mettons chacun entre soi et l'autre...

Le "Je l'aime" peut être pure intention sans signes concrets... que ce soit amour ou amitié.
Mais être amours ou amis, inclut des gestes d'attentions, des choses partagées, des moments ensemble... et accepte de ne rien attendre en retour...

M