La liberté - la violence
Posté : 17.12.2012 9h28
J'aimerais partager une citation de Krishnamurti, qui sait si bien voir sans ciller au fond de l'humain:
Il ne s'agit pas de savoir si votre voisin est libéré, mais si vous êtes libre en tant qu'être humain. Il ne s'agit pas non plus d'améliorer la société, laquelle est corrompue. Vous en faites partie et elle n'est pas autre chose que vous-même. Vous êtes cela ; vous et moi avons créé cela. Un être humain, - vous, moi ou un autre, -peut-il être libre? Une telle liberté n'est pas une affaire de temps. Je crois que c'est une des plus grandes tristesses pour l'homme de se figurer qu'il peut se changer grâce au temps. Le temps ne fait qu'engendrer le désordre. Combien je voudrais que vous puissiez voir ce fait si simple. Regardez, monsieur, voilà des dizaines et des dizaines d'années qu'on a prêché la non-violence aux Indes, parce que les bavards, les amis du prêchi-prêcha, les agités, les bienfaisants se sont rendus compte qu'il faut mettre fin à la violence. Ils ont donc inventé une sottise majeure qu'ils appellent non-violence, un idéal qui se trouve là-bas, bien loin. Le fait, le vrai c'est la violence, elle est ici. L'idéologie n'est absolument pas valable ; ce qui est valable c'est le fait de la violence. Mais quand vous entretenez cette idéologie, entre-temps vous semez la graine de la violence, chose extrêmement agréable pour pas mal de gens. Mais si vous n'avez pas d'idéologie du tout, si vous n'acceptez que les faits, vous avez devant vous ce fait que l'homme est violent, brutal. Est-il possible d'y mettre fin non pas petit à petit, mais tout de suite? C'est possible à mon idée, uniquement quand vous êtes pleinement conscient du fait de votre propre violence, sans vous présenter d'excuses, d'explications, mais accordant à ce fait une attention totale. Pour être attentif ainsi il vous faut une intense énergie, et une des façons de gaspiller cette énergie c'est de vous figurer que vous êtes capable de dissoudre la violence petit à petit.