Bonjour
,
A vous lire, je suis particulièrement touché. Touché par votre honnêteté. Si je me décide à me raconter, c'est parce-que je me dis que cela sera peut-être utile. Puisque ça m'a été utile de vous lire.
Un peu plus haut, j'ai plaisanté sur le sujet en disant que je m'étais marié deux fois et que, par deux fois aussi, j'avais divorcé.
C'était sur le ton de la plaisanterie mais c'est tout à fait sérieux. Deux essais, deux échecs !!
Deux échecs !! J'entends déjà les réflexions. A dire vrai, non !! Ce n'étaient pas des échecs. J'ai vécu deux expériences différentes que je ne regrette absolument pas. Je peux avancer que la première ne m'a pas servi de leçon pour la seconde.
Moi aussi j'ai accepté d'essayer de rentrer dans le moule, sans aucune conviction. Moi aussi j'aurai voulu avoir suffisamment de cran pour dire "NON" la première fois. Moi aussi je me suis demandé ce que je faisais là. Moi aussi j'aurai préféré me sauver. Mais la fuite n'était pas la solution. La fuite n'est jamais la solution. Chacun ici sait mieux que moi que les réponses sont en nous, pas ailleurs ni dans la fuite.
Alors, n'ayant toujours pas le cran d'affirmer mon être par peur d'être abandonné, j'ai plié, plié, plié. Plié sans rompre mais en ayant toujours plus de mal à me redresser. Je me suis réfugié dans l'alcool, pendant très longtemps.
Ma première épouse passait plus de temps à s'occuper d'elle et collectionnait les amants. D'une certaine manière et à sa façon, elle avait raison. Mais je ne voyais rien. Avais-je seulement envie de voir ?
Quant à la seconde, je l'ai courtisée sous l'emprise de l'alcool. Et c'est sous l'emprise de l'alcool que je me suis marié une seconde fois, cependant que madame était déjà enceinte de notre premier enfant. Au reste, le soir de nos noces, j'étais tellement ivre que je suis allé me coucher dans la baignoire. Affligeant.
Après mon deuxième divorce, j'ai continué à boire de plus belle. J'ai tellement raclé le fond (De ma triste existence et des bouteilles) que je ne savais même plus à quoi pouvait ressembler la couleur du ciel, même à jeun. Incapable que j'étais de me regarder et d'admettre que j'étais le seul responsable de cette situation. J'en voulais à la Terre entière, mais pas à moi. Péché d'orgueil ??
Puis, dans la nuit du 26 au 27 octobre 2007, j'ai failli rester au fond pour de bon. Appel au secours dans la nuit, admission aux Urgences à 4h00 du matin, opération in extremis à 4h45 et sauvetage parce-que ce n'était pas encore mon heure. Merci toubib. Bientôt trois ans et l'eau a coulé dans la Mer.
Depuis, je me reconstruis sur de nouvelles fondations et cette reconstruction m'a mené, entre autre, au Reiki.
Naturellement, je ne puis en vouloir à mes épouses de quoi que ce soit, en ce sens qu'elles n'y étaient pas pour grand chose dans mon désarroi. Au contraire, je les salue respectueusement.
En revanche, c'est à moi que je devais demander pardon d'avoir si outrageusement abimé mon véhicule. Ce corps que j'ai toujours eu tendance à négliger, le croyant invulnérable.
Alors aujourd'hui, j'en prends soin, au dedans comme au dehors.
Pour en revenir au sujet, c'est précisément en prenant soin de moi que j'ai recommencé à plaire et à me plaire. C'est aussi de cette façon que j'ai intégré "naturellement" le fait que je n'ai pas à choisir entre tel ou tel sexe. En ce sens je rejoins André (Et je salue son
développement sur la question) dans l'idée qu'avant tout, c'est un être humain que l'on aime.
Dès lors, il m'appartient d'informer de cette particularité somme toute naturelle.
Le simple fait de pouvoir en parler et, surtout, de rencontrer des oreilles attentives et compréhensives m'amène à penser que dans le dialogue, il est possible de construire un avenir solide et serein.
Car, honnêtement, il y a encore relativement peu de temps, j'aurais été incapable de vous confier tout cela, de crainte d'être jugé.
Maintenant, je suis conscient de pouvoir sembler différent. Mais je me dis aussi que ce sont peut-être les autres qui sont différents... Quoiqu'il en soit, n'est-ce pas en acceptant nos différences que nous arriverons, enfin, à connaître l'Unité ?
Merci à vous, d'être là, toujours et si aimablement.
P-A