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Alain a écrit : Mais si cette culpabilité se vit auprès de mes enfants, il s'agit de ma responsabilité de père aussi qui est en cause car ils sont un peu jeunes pour mesurer leur propre responsabilité ...
Le contexte détermine cette notion de culpabilité à mon sens.

A

C'est ce que je pensais aussi concernant ma fille.
C'est étrange parce qu'elle m'en parlait il y a dix minutes (en terme de signe....)

Lorsque nous sommes parties nous avions tout (ou presque) et nous sommes parties avec rien (ou presque= 20 cartons pour 16 ans de vie commune, aucun meuble alors que l'appartement terrasse regorgeait de tout)

Ma plus grande culpabilité alors était de me demander comment elle allait vivre l'éloignement d'avec son père, ses amis, son école (un autre pays), comment elle se sentirait sans ses jouets (laissés sur place sauf son doudou), comment elle appréhenderait son autre vie alors que rien n'était assuré sinon mon amour pour elle.

Ce soir elle vient de passer une demi heure à m'expliquer le plaisir qu'elle à eut de ne plus rien posseder. La sensation qu'elle a vécu de me sentir libre alors qu'elle me voyait m'enterrer. Elle m'expliquait combien ma décision avait été importante pour elle dans le choix de vivre heureuse ou résignée.

Ma responsabilité le jour de ce choix à été de ne pas choisir en fonction de mes peurs mais en fonction de ce que je désirais pour nous.
Ma responsabilité ce jour là à été de choisir pour moi si je choisissais de vivre pour l'autre ou pour moi et par voix de conséquence , de lui montrer quel choix elle avait pour elle même dans son avenir de femme.

Comme le dit André , la seule culpabilité qu'il me restait à cet instant , c'était le pouvoir de contrôle que je voulais bien accorder à celui qui avait partagé ma vie.
En lui refusant le pouvoir sur moi, la décision s'est faite et l'enfant vivant bien plus les émotions de ses parents que leurs conflits internes, trouve son compte plus simplement que nous dans ce qui nous semble un imbroglio.

Avec notre tendresse à toutes les deux.

Bonjour

Alain a écrit :Mais si cette culpabilité se vit auprès de mes enfants, il s'agit de ma responsabilité de père aussi qui est en cause car ils sont un peu jeunes pour mesurer leur propre responsabilité ...
Le contexte détermine cette notion de culpabilité à mon sens.

Merci Alain pour cette réflexion Je crois que nous sous-estimons bien souvent les ressources de nos enfants. Je ne ferai pas une généralité de mon expérience personnelle, sachant que je me suis séparé alors que ma fille avait 8 ans. De tous les témoignages que j'ai pu récolter également, il semble que les enfants préfèrent largement voir des parents heureux et rayonnants chacun dans leur vie, plutôt qu'un couple mort et éteint qui force la cohabitation, juste pour assumer le devoir parental.

Je crois que la principale responsabilité que nous ayons face à nos enfants est leur offrir une image authentiquement heureuse de nous. Voir des parents heureux et épanouis (seuls ou en couple, peu importe) est la plus belle motivation pour un enfant, c'est la meilleure manière de lui donner envie d'avancer sereinement vers l'âge adulte.

La culpabilité d'avoir quitté les chemins balisés par la société n'aide en rien nos enfants qui ne cherchent à travers nous que des modèles leur permettant d'accéder au bonheur et à l'épanouissement

Bonjour

Je me retrouve aussi dans ce que tu dis André; d'ailleurs cette notion d'authenticité aux yeux de mes proches a été un levier de motivation quant à mes choix de vie.

Par contre au quotidien cela n'est pas si aisé à vivre et demande du temps et de l'assertivité dans son savoir être.

A toutes celles et tous ceux qui passeront par là, je souhaite une bonne fête, vous les amoureux de la Vie


A

La culpabilité est affaire de pouvoir, voici qu'il vient de s'en faire une belle démonstration !
Certains détiennent l'art de le pratiquer sans avoir l'air d'y toucher
Sur ce thème qui rejoint celui de la responsabilité, je vous invite à lire "Relations et jeux de pouvoir" de J.J. Crevecoeur

Cher Alain,
La vie te réserve probablement encore plusieurs motifs de culpabilisation comme de déculpabilisation avec tes enfants.
Dans cet orage magnétique règle ta boussole sur Être Père.

En effet Cancrelas .. ce peut être un recadrage et une piste de réflexion !

Cher Alain,

Mes pensées t'accompagnent dans ce passage difficile.

Certes, tu peux régler ta boussole sur Etre Père, mais si tu en oublies d'Etre Homme tu risques à ton tour et sans forcément le vouloir, de faire culpabiliser tes enfants au travers de ta décision. Tout est question d'équilibre.

En ce sens, je rejoints tout à fait André lorsqu'il dit :

"Je crois que la principale responsabilité que nous ayons face à nos enfants est leur offrir une image authentiquement heureuse de nous".

Bien à toi.

kundun a écrit :
Certes, tu peux régler ta boussole sur Etre Père, mais si tu en oublies d'Etre Homme tu risques à ton tour et sans forcément le vouloir, de faire culpabiliser tes enfants au travers de ta décision. Tout est question d'équilibre.

Etre Père / Etre Homme, n'est-ce pas là, dans cette dualité, le siège si non l'origine de la culpabilité ?

kundun a écrit :
En ce sens, je rejoints tout à fait André lorsqu'il dit :

"Je crois que la principale responsabilité que nous ayons face à nos enfants est leur offrir une image authentiquement heureuse de nous".

Pas sur qu'une image de père, aussi authentique soit-elle puisse remplacer une non-discontinuité entre deux Êtres (qu’elle que soit la distance terrestre qui les sépare).

Que pensez vous de la culpabilité du "survivant" ???

Que ce soit survivre à ses parents dans des circonstances particulières ou à un conjoint mort trop jeune !
Je me questionne beaucoup sur ce sujet ..

Sûrement quelque part y a t' il encore une dépendence mêlée à une culpabilité d'exister voir interdiction d'exister au-delà des évènements et des liens.

On en revient peut-être, je ne sais pas, aux étapes du deuil ?

Qu'en pensez vous ? j'aimerai avoir vos éclairages

Bonjour Estelle ,

Ne serait-ce pas là, qu'un simple jugement de valeur porté sur soi-même, une sous-estime de soi ou une surestime de l'autre ?

Etre celui ou celle qui reste, c'est apprendre à reconnaître sa place, avoir l'opportunité d'encore apprendre et découvrir, avoir le bonheur d'enseigner et de transmettre ses expériences.
Et même si un départ amène la tristesse, le monde n'est pas si mal fait pour justifier tant de culpabilité . Chacun est à sa place, au bon moment ...
Je n'ai pas toujours eu cette vision des choses, mais chemin faisant ... j'apprends, je comprends et j'accepte

Très belle journée à tous, pleine de soleil et de joie.

Marie-Laure