Bon, attendez, pouce !
On ne peut pas selon moi parler des choses à moitié, à pas feutré avec l'air de ne pas vouloir y toucher. (Mais non ! ce n'est pas vous que j'apostrophe, je continue ma réflexion à haute voix -voir plus haut-).
Les sujets comme la jalousie, le couple, le sexe, sont des bruits qui hantent les couloirs, que l'on se chuchote mais dont on ne parle pas à voix haute, de peur de déranger, d'être jugé, de se juger. On les dit personnels mais les chuintements pèsent plus lourd que tous les mots vulgaires qui se racontent en douce quand les dos sont tournés.
Je ne vois pas comment parler de ces thèmes sans mettre les deux bras dedans, sans me mouiller beaucoup.
En vérité qui n'a jamais été jaloux, un peu ou beaucoup ?
Le vrai problème c'est surtout lorsque la réponse est "beaucoup".
Un peu, très peu, cela ressemble plus à de l'envie.
Envier la finesse d'une silhouette, la superbe voiture du voisin, la complicité de tel couple, la joie de cette personne, la sagesse de telle autre. Cette envie qui tout comme la jalousie n'est négative qu'en excès sinon elle sert de tremplin.
Il n'y a rien de mal à être "boosté" par l'envie de la voiture du voisin, cette envie va peut-être nous permettre (pour peu qu'elle soit utilisée à bon escient) de nous surpasser dans notre travail afin de pouvoir se permettre d'acquérir l'objet convoité. L'envie d'un ou d'une autre peut faire naître la réflexion de part et d'autre : Pourquoi suis-je attiré, que me manque t'il ? et de l'autre partie, qu'ai-je fait ou n'ai-je pas fait ?
Rien à voir donc avec une idée des 7 pêchés capitaux !
Il me semble que la jalousie part d'un acte volontaire créé par l'autre (je ne parle pas ici des jaloux "maladifs"), celui qui rend l'autre jaloux croit se prouver quelque chose à lui même et se reconnait dans le regard de la tierce personne.
Pour ma part j'ai exploré très loin les possibilités de la reconnaissance. Je les ai éprouvé allant jusqu'à partager notre couple dans des jeux consentants, j'ai repoussé les frontières et j'ai découvert qu'il n'y a de début et de fin qu'au lieu ou l'on veut bien en mettre un.
Pour faire encore plus clair, pour ceux qui comme moi ont besoin de décodeur : on choisit de commencer à être jaloux sur un regard, ou bien sur une action, même un semblant d'action, on peut choisir aussi de ne pas l'être.
C'est une décision, pas une infirmité !
Puis j'ai rencontré un homme qui était tellement libre dans sa tête qu'à son contact j'ai appris ce qu'était pour moi la fidélité (ben, oui, ça va un peu de pair avec la jalousie non ?). Il n'a jamais dit un mot là-dessus mais j'ai fini par comprendre que la fidélité n'est pas et ne doit pas être un cadeau que l'on fait à l'autre. C'est un cadeau que l'on se fait à soi-même, cela n'a rien d'une obligation, ou d'un contrat c'est juste une envie. Un désir profond de communier (pas au sens religieux du terme) ou toute autre désir s'évanouit.
Je ne me souviens pas d'avoir été aussi libre, épanouie... et aussi heureuse.
Si j'associe jalousie et fidélité dans mon discours c'est parce que pour la plupart nous avons été mariés. Pour ceux qui ne l'ont pas été, ce sont les parents ou grands parents qui l'ont été et la plus part du temps à l'église. Ce cercle familial nous renvoie l'image de cette église qui prêche fidélité et union jusqu'à ce que la mort nous sépare. De là naît une idée d'appartenance. Dès lors la jalousie n'est plus très loin. On en oublie ce que c'est que l'amour et l'on veut croire qu'il rime avec toujours.
Je vous l'accorde, je n'ai pas résolu mes propres questionnements, mais je me suis au moins exprimée sur la question, question sur laquelle je pourrai discuter toute la nuit si j'étais sûre de ne pas vous endormir.
Bonne nuit !