Bonjour ici,André Baechler a écrit :les nombreuses personnes rencontrées me laisse penser que le Reiki aide entre autres à prendre du recul sur la maladie et à s'en désidentifier. "Je ne suis pas dépressif, mais je suis un être humain atteint d'un trouble dépressif". Sans doute faut-il parfois cesser de lutter ou de combattre contre soi-même pour observer que l'absence de réaction cesse d'alimenter le trouble... Voilà sans doute ce que l'on appelle plus couramment le lâcher-prise
En lisant cette remarque d'André sur un autre sujet, je suis touchée par le sens si important qu'on donne aux mots, aux phrases, aux descriptions etc.
Beaucoup parlent de pensées positives et d'intentions pures ou lumineuses mais combien de fois par jour/semaine/mois nous portons-nous des jugements, nous dénigrons-nous sans vraiment y faire attention. Combien d'étiquettes nous collons-nous sur le front ?
Il y a des étiquettes qui s'imposent par nos fonctions, nos rôles, notre personnalité. Qu'elles soient justifiées ou pas, elles n'ont pas forcément été "collées" sur nos fronts par nous-mêmes mais plutôt par ce que les autres ont perçu de nous.
Mais il y a toutes celles qu'on appose les unes sur les autres par des mots, des phrases, comme des états de fait :
- l'exemple d'André est parlant : je ne suis pas dépressif ou cancéreux ou je ne sais quoi, mais plutôt : Actuellement, je vis une maladie, un malêtre, une difficulté.
Utiliser le verbe "Etre" dans ces situations ou même parfois "Avoir" donne une idée d'état de fait indéniable, de permanence, de fatalité etc.. Alors que la maladie, la douleur, la souffrance n'est qu'un moment, un passage, une épreuve à dépasser.
Je suis dépressif (toujours pour reprendre l'ex d'André, rassurez-vous je vais bien ) a cette connotation de "c'est comme ça, on n'y peut rien et ça va durer jusqu'à ce que la dépression veuille bien me quitter". Ca fiche presque la trouille cette affirmation si fortement implantée. En tout cas à moi, ça me fiche la trouille.
Comme le "j'ai une maladie", parfois j'ai envie de demander aux gens s'ils vont se battre pour la garder puisqu'ils utilisent ce verbe avoir qui donne là le sens de posséder. Ils me font peur et, bien que ça soit ma façon de percevoir et pas le sens qu'ils ont voulu donner au départ, j'ai presque envie de leur secouer en leur faisant la remarque.
Il y a bien évidemment des maladies chroniques, des maladies qui mènent à la fin de vie, mais même là, l'idée d'être ou d'avoir me fait froid dans le dos avec ce que ça implique d'état de fait ou de possession.
Pour reprendre encore l'exemple de la dépression, il y a un avant et heureusement un après. Et quand on arrive à ne pas dire "je suis dépressif" mais par exemple "en ce moment, je traverse une dépression", ça ne colle pas d'étiquette sur le front et surtout ça ouvre le possible qu'il y aura une fin puisqu'on nomme le présent.
La première fois que j'ai été frappée par cette notion, c'était chez le pédiatre avec mon fils qui était, alors, âgé de 2 ans. A cette période-là, il enchaînait les bronchites asthmatiques à un rythme terrible. Un jour je pose la question claire et nette au pédiatre : "mon fils est-il asthmatique"... sa réponse m'a surprise, a tilté si fort en moi qu'elle me revient souvent pour me rappeler de rester dans l'impermanence face aux maladies etc... : "si vous voulez"... ça a percuté avec une force incroyable en moi. En fait, si je veux, je peux avoir un enfant asthmatique.. ou pas !
Bien évidemment c'est un peu simpliste mais le choc de cette réponse m'a permis d'avancer un peu plus loin avec mon fils et les bronchites, au point qu'il n'en n'a plus jamais refait depuis l'âge de 2 ans et demi, après un traitement avec osthéo.
En conclusion, je nous encourage à prêter attention à notre langage quand nous parlons de nous-mêmes (et des autres aussi bien sûr). Essayons de ne pas nous retrouver avec un front bourré de post-it divers ainsi que les poches pleines de tout ce que nous "avons" et risquons bien de garder à tout prix.
Ou alors tant qu'à faire, choisissons en pleine conscience les post-it que nous allons nous coller.
Belle journée à tous
mon post-it personnel du jour serait : Ecoute de mon coeur