Bonsoir ici
balicinta a écrit :
Le pardon n'est pas l'oubli de l'acte, ni sa justification, mais la distinction entre la personne et l'acte.
Le pardon n'est pas un devoir, ni un acte méritoire, mais un processus de libération.
"Distinction entre la personne et l'acte". Tout est dit. L'acte peut être impardonnable, la personne pas.
Etrange que ce sujet resurgisse actuellement ...
Et il me pose toujours autant question, même après tout ce temps
Reikisa a écrit : Préalablement au pardon, il y a le ressentiment. Et il y a une phrase qui m'a bouleversée :
"Le ressentiment, c'est comme boire du poison tous les jours, et espérer que l'autre va mourir".
Et je vous assure que j'en ai bu, du poison ! Et ça fait mal ! Et ça n'arrange rien du tout !
Oui, ce ressentiment, c'est du poison. Parce qu'il tue, il bouffe, de l'intérieur. Il a annihilé tout ce que, toute celle que j'étais, pendant des années.
Perso, je n'ai pas choisi de 'pardonner', l'empreinte religieuse de ce mot étant trop 'profonde' ...
J'ai seulement pu comprendre, avec le temps, que, ben oui, il avait ses raisons, et qu'il ne pouvait probablement pas m'aider. Parce que j'étais la seule à pouvoir le faire.
Il me reste juste de la tristesse, qu'après autant d'années, après autant de travail sur moi-même, il ne me donne même pas la chance qu'on se parle. Ce que je trouve dommage, c'est qu'il m'ait en quelque sorte 'immobilisée' dans ce que/ce qui j'étais il y a plus de 6 ans.
C'est triste, mais bon, ça, ça lui appartient, quelque part, ça, ce n'est plus 'mon' problème, c'est 'son' choix.
Je n'ai plus de ressentiment. Mais je porte encore les 'séquelles' de cette histoire qui m'a 'bien cassée', parce que je n'ai pas pu prendre le recul nécessaire, parce que je me suis laissée 'submerger', parce que je n'ai pas pu ceci, celà ....
En toute honnêteté, je ne peux pas dire avoir 'pardonné'.
J'arrive seulement à me dire : ok, c'était comme ça, à ce moment là, et basta.
Je pense seulement avoir pu, avec le temps, apprendre à 'intégrer', à faire miens, ces moments, ces événements.
Il font aujourd'hui, partie de moi, je ne les changerai pas, et je ne me 'bats' plus contre eux.
J'essaie juste d'envisager la vie autrement, parfois, souvent, je dois aller gratter au fond de mes poches, toutes les pierres, tous les petits cailloux, pour les déposer au bord du chemin et m'en aller un peu plus légère, et pardi, que c'est souvent difficile encore...
Mais au moins, je n'ai plus ce 'vitriol' qui me bouffe de l'intérieur
Aujourd'hui, je dois 'juste' apprendre à ME refaire confiance ...
Et ça, c'est comme le renard et le petit prince ...
Bonne soirée à tous