frederic a écrit :Ces injustices ne sont pas tourné envers moi et c'est ce qui a de difficile en faite, être témoin sans savoir quoi faire... Accepter peut-être???
On est un peu hors sujet, mais tant pi ! Quand il faut, il faut !
J'ai grandi avec ça : "être témoin de violences dont je n'étais pas victime mais contre lesquelles, cette toute petite fille que j'étais ne pouvait rien faire, voir celles qu'on aime souffrir sous les coups (encore plus moralement que physiquement) et ne rien pouvoir faire, voir celui qu'on aime (quand-même) ne pas gérer ses colères au point de frapper ses enfants pour un rien et ne rien pouvoir faire".
L'impuissance !!!!!
Cette impuissance qui engendre la colère, la tristesse, les envies les plus terribles comme la vengeance ou pire. Cette impuissance qui nous fait parfois hurler pour arriver à se faire entendre alors que tout le monde est sourd. Cette impuissance qui nous terrasse quand on voudrait tout simplement que l'autre soit heureux alors que son chemin semble lui imposer galère sur galère.
Dans le cas précis, Frédéric, peut-être que ce qui pourrait soulager ton impuissance réside dans l'accueil, l'écoute et l'attention que tu peux porter à celui qui a le rôle de victime. C'est un moyen de te sentir utile tout en "aidant" l'autre.
Et puis, je ne sais pas s'il faut parler d'acceptation mais en tout cas, il faut parfois admettre de n'être que le spectateur des galères des autres. Mais la bienveillance que tu mets dans cette observation te rendra visible de celui qui souffre et il viendra certainement chercher du réconfort près de toi, même et c'est souvent le cas, sans mettre les mots sur ses maux.
Avec le temps, la petite fille a grandi et apprend jour après jour à cotoyer cette impuissance. Je finis pas arriver à lui laisser de moins en moins de place en acceptant de prendre la mienne, uniquement la mienne. Plus je prends MA place, plus je laisse les autres prendre la leur et plus toutes ces difficultés se retouvent coincées, avec beaucoup moins d'emprise. Pour exemple, j'ai appris à laisser à mes soeurs le fait d'avoir été des enfants battues, c'était leur chemin, et moi, je n'étais "que" la spectatrice, celle qui souffrait de voir souffrir mais je n'ai pas reçu de coup, je n'ai pas été battue. On pourrait dire que j'ai agrandi la statistique d'enfants maltraités, mais pas la "catégorie" des enfants battus. Leur souffrance et la mienne n'ont jamais rien eu en commun.
Je referme cette parenthèse hors sujet, qui je l'espère, t'aidera à mieux faire face à cette impuissance qui te met à mal en ce moment.
