Encore un écris que je vais commencer par Je... parce que ce n'est que de mon avis justement dont il s'agit et que je n'aime pas parler pour les autres.
Toute petite déjà je voulais être religieuse. Mais très vite un problème s'est posé, parce que je voulais aussi aimer et être aimée d'un homme et engendrer une vie. Comme il n'était pas question de faire un serment pour le renier ou souffrir d'un dilemme, dans le doute je me suis abstenue et j'ai choisi le mariage.
Autant dire que la religion tenait déjà une grande place dans ma vie. Pourtant bien que respectueuse des lois qui régissent la religion catholique, je ne ressentais pas intérieurement le problème de barrières, autrement dit je ne voyais pas vraiment pourquoi on ne pouvait aimer Dieu, un homme et un enfant, pourquoi il fallait faire comme ceci ou comme cela.
Pour moi l'Amour de Dieu était bien plus grand que nos propres limites. Je dis limites car pour l'Homme (avec un grand H) il y a un début et une fin à toutes choses, à commencer par sa vie propre. Quelque part cela prenait un sens et m'amenait à dire "Seigneur pardonne-nous, nous ne savons pas ce que nous faisons, pardonne-nous de ne pas comprendre combien ton Amour est grand et bien au-dessus de tout cela".
J'ai passé toute ma scolarité à être rejetée pour croire et appliquer les préceptes auxquels je croyais.
J'ai essayé de vivre par la suite selon les normes que l'on voulait me voir appliquer dans la vie de tous les jours pour paraître "comme tout le monde" comme ils disent ...
J'ai été en colère contre les hommes, les religions (toutes) pour leur manque d'Amour.
Un jour j'ai lu le "Da Vinci Code" et j'ai fait la paix, non pas avec Dieu mais avec les hommes.
J'ai enseigné à ma fille ce qu'était le catholicisme, le bouddhisme, la religion musulmane en lui disant "il y en a d'autres, tu découvriras et choisiras".
Les enfants sont influençables... sa maman priait Dieu, elle a rangé ça dans la case "catholique", ça m'énervait un peu de ne pas parvenir à être plus impartiale, alors je lui ai parlé de la loi d'Amour qui selon moi fait foi plus que tout autre.
A 11 ans (cette année) elle a voulu faire sa communion. J'étais contre parce qu'à mon sens elle n'avait pas suffisamment exploré pour faire un choix.
Puis j'ai compris que la religion m'avait moi aidée à grandir, qu'elle m'avait porté dans les moments difficiles, qu'elle soutenait chacun à sa manière et que pour pouvoir désapprendre il faut avoir appris. Il ne sert à rien de dire que le feu brûle, il faut avoir senti sa chaleur, vu la beauté de sa flamme, savoir comment on l'allume, y avoir approché la main et savoir l'éteindre.
L'expérience des autres ne sert que très peu, il faut faire l'amour avec la vie pour la connaître et savoir quel chemin est le nôtre.
Nous sommes constamment conditionnés par nos parents, la société, nos peurs, celles des autres et le reste, il faut être très fort pour mener le combat de sa propre naissance à la Vie; avant toute chose de l'Amour (au sens très très très très large du terme), peut-être comme nous avons tant de mal à comprendre à quel point son amour à Lui est grand (donnez-lui le nom que vous voulez peu importe), nous ramenons cela à l'échelle humaine en créant des petites cases (les religions et tant d'autres choses) pour mettre un peu d'amour dedans à notre niveau à nous et tenter de nous rendre accessibles, ce qui est infini et que nos propres limites nous empêchent de sentir.
Peu importe cela aussi, chacun aime à sa mesure, l'important étant d'aimer parce qu'un grain de sable à lui seul ne parait pas grand chose, mais le désert est lui constitué de milliard de grains de sable.
Religion : béquille ? tremplin ? support ?
Alors que chacun entre dans son église, son temple, prie ou Lui parle dans sa tête, en forêt, sur les toilettes pour moi l'évolution passe par tous les combats, toutes les idées, la seule chose qui importe à grande échelle c'est que chacun y trouve son compte, quel que soit sa propre façon de voir, de sentir les choses.
Religion ou spiritualité, même si je partage la définition d' André, le seul sens des choses c'est l'Amour, c'est par lui (l'Amour), avec lui (l'Amour) et en lui (l'Amour) que nous évoluons vers notre propre divinité à tous et ensemble.
Voilà le dernier apprentissage que m'a offert ma fille. C'est merveilleux les enfants !
