Reiki Forum

Merci pour la richesse de vos échanges et points de vue

Juger c'est un peu comme regarder par le trou de la serrure, l'image est floue et le champ de vision est très restreint. Pour illustrer ma pensée, voici une petite histoire qui me vient à l'instant :

Cinq personnes très curieuses souhaitent savoir ce qu'il se passe derrière la porte. Une première s'accroupit, regarde d'un oeil par le trou de la serrure et s'exprime avec assurance : "Cette jeune femme assise par terre est très belle". Alors la deuxième se presse pour admirer et affirme avec certitude : "Elle n'est pas assise, mais debout devant sa maison". Le personne suivante s'écrie : "Mais elle est vieille et toute ridée". Alors agacé la quatrième observe attentivement et s'écrie "Vous n'y êtes pas, c'est un vieil homme sévère". Et le cinquième espérant découvrir qui a raison annonce d'un ton très sûr : "Vous vous êtes tous trompés, c'est en fait un jeune guitariste".



Il s'en suit une longue polémique, puis finalement ils décident d'ouvrir la porte afin de savoir qui a raison :
Cette petite histoire démontre à quel point chaque jugement est relatif puisque nous n'avons sur terre qu'une vision extrêmement restreinte de ce que nous observons. Même si nous choisissons de gravir la plus haute montagne nous n'en verrons pas beaucoup plus.

Chaque fois que nous jugeons nous restreignons l'univers plutôt que d'accepter que la réalité dans sa globalité nous échappe totalement

Merci André pour l'illustration du propos.

J'y ai pensé une bonne partie de la matinée, et j'ajoute que le jugement disqualifie ou qualifie, il tranche, il exclut, il enferme, il rétrécit le champ des possibles (voir l'illustration).

L'estime de soi est malmenée, et l'on peut être déstabilisé si l'image de soi est déjà négative.

Le jugement. Les trois quarts du temps, il s'agirait plutôt d'une projection mentale sur tout (choses, gens) et c'est toujours faux. Ce qui est admirablement représenté sur les gravures. Il y a un jardin au Japon (sable & pierres) et le fait est que les quinze pierres sont entreposées de telle façon qu'il est impossible de les voir toutes simultanément quel que soit l'endroit et la façon dont on se place .

Polémique? On peut la créer mais on peut la combattre aussi. S'il y a des antagonismes, c'est qu'il y a des différences autrement, il n'y aurait tout simplement pas d'échanges .

HDF-france a écrit :Le jugement. Les trois quarts du temps, il s'agirait plutôt d'une projection mentale sur tout (choses, gens) et c'est toujours faux.

Comme cela est vrai...

Et le prisme, toujours tronqué, peut pousser à devenir "assassin"...

Le savoir permet (parfois) de ne pas tomber dans le panneau... Même si on reste humain et qu'on ne peut pas toujours s'en défaire, parfois on en est acteur, souvent on en est victime, mais apprendre à le débusquer pour ne plus en être dupe est nécessaire pour ouvrir son coeur...

Fasse le ciel qu'il en soit ainsi pour moi sur terre... et que je ne sois pas seule à prononcer cette phrase...

M

Après avoir parcouru les quatre pages, ce sujet me parle. Que d'apports riches et à réfléchir!

Suivant une formation en philosophie pour la pratiquer avec les enfants, un des buts est la formation du jugement!

Comme cela est écrit dans mon cours, " un jugement nuancé, sensé et constructif pour aider les enfants le plus tôt possible à se forger une tête bien faite capable d 'éclairer leur manière de penser et d'agir".

La philo se pratique en groupe et cela permet de confronter les avis.

Il existe des explications concernant les différents jugements ( il y en a pour une liste incroyable..), beaucoup d'éléments sont développés dans ce livre :

À l'école de la pensée, Enseigner une pensée holistique de Matthew Lipman éditeur: De Boeck

Il y a aussi une expo à Lausanne, jusqu 'au 6 novembre, la fabrique de l'Espoir, au musée olympique ( cette partie de l'exposition est gratuite). Les machines questionnent nos préjugés. une façon ludique de se remettre en question, de démasquer nos préjugés, je mets le lien pour le chargement du dossier pédagogique C'est à partir de la page 16, bonne visite virtuelle!

Catherine

Bonjour les amis,

Merci pour vos interventions super pertinentes et enrichissantes pour moi qui essaie de travailler le jugement car je le ressens un peu comme une pollution de l'esprit et de l'âme. Je vais m'inspirer des commentaires qui me parlent le plus et les utiliser comme outils à mettre en pratique.

J'ai posté sur mon site un petit article à ce sujet et je vous remets à ce titre le ***.

Je vous souhaite un excellent après-midi et au plaisir de vous lire.

Olivier

Le jugement est le résultat de nos croyances. Donc, pour espérer modifier ou endiguer le flot de jugements qui revient inlassablement comme les vagues sur le rivage, il est nécessaire de démasquer les croyances qui se cachent derrière et comprendre d'où nous les tenons. En intégrant le fait qu'elles ne sont pas "nous" mais uniquement le résultat de nos expériences passées, de notre culture et de notre conditionnement, il devient possible d'en faire quelque chose.

Voici une jolie histoire qui nous montre à quel point les jugements sont bien souvent inappropriés car ils proviennent du mental, lequel, nous le savons, est limité et incapable de voir les choses dans leur globalité mais seulement depuis un angle bien précis. Peut-être la connaissez-vous d'ailleurs déjà :

Bonjour ici,

Très belle histoire, merci Thierry.

On peut donc en effet faire état de ce qui est dans une constatation sans pour autant aller supposer, imaginer, croire que ou encore relier avec des rumeurs ou même sa propre expérience.

Ma voisine m'agace en laissant son chien souiller la jolie barrière en bois, devant la maison. Voila une information que l'on peut déformer par le jugement autant que l'on veut : "ma voisine est une peste, elle se régale quand son chien salit ma barrière, d'ailleurs, elle profite de le faire en mon absence. Normal dans le fond puisque j'ai entendu dire qu'elle surveillait tous les passants en restant cachée derrière ses rideaux. Ceci dit, il faut reconnaitre que son mari a du courage ! Une femme pareille ! Elle le mène à la baguette, ce pauvre homme paillasson..... "

Ok, j'ai vraiment mis la dose mais finalement, ces commérages sont tout simplement des jugements en enfilade alors que l'info fait juste état "de mon agacement"

Tout mon petit délire est faux, sauf la raison de mon agacement .. Ma voisine laisse vraiment son chien se soulager contre ma barrière

Subir le jugement des autres est un tapis tissé de suppositions, d'imaginaire et d'ignorance. Cet homme a quitté sa femme. Point barre. Pourquoi faut-il toujours médire et en rajouter... Soit l'homme vivait un calvaire et là on juge sa femme, soit il avait une maitresse et il est un "sal...". Et si c'était les deux ? Ou l'inverse ? Ou pas !!!

Dans une période difficile de ma vie, certaines rumeurs courraient le village sur moi et sur ma famille. Tous ces jugements me blessaient, j'avais envie de crier parfois tant je ressentais d'injustice dans ces suppositions toutes plus folles les une que les autres... Finalement, un jour, j'ai choisi de transformer tout ça et j'ai dit à mes enfants que si les gens n'avaient rien d'autre à faire que de nous juger dans leurs discussions en famille et bien soit ! Tant qu'ils s'étalaient sur nous, ils ne se déchiraient pas entre eux ... Et depuis, nous rigolions de les imaginer et nous avons cessé de nous faire du mal... Eux aussi d'ailleurs puisque nous avions trouvé le moyen de ne plus être atteints par leurs jugements

Belle soirée

Un jour, l'an dernier, un jugement péremptoire et mortel me frappa, d’autant plus délétère que j'étais dans une période de fragilité profonde. Il ne pouvait pas le savoir, je ne le savais même pas moi-même.

Il m'a d'autant plus atteint qu'il émanait d'un homme en qui j'avais confiance, que j'aurais voulu rencontrer, dont j'avais une haute opinion.
Ce jugement a fait des petits, a débordé, a été relayé par certains que j'avais rencontrés, par d'autres que j'aurais aimé rencontrer, en qui je pressentais de belles personnes.

Puis le temps a passé.

Un ami, en qui j'avais confiance, m'a ouvert les yeux : "Tu ne vois pas le pouvoir que tu permets qu'il ait sur toi ? Son jugement ne t'appartient peut-être pas"

Et c'était le cas... Des choses que je ne pouvais pas savoir étaient en résonance, "à l'insu de mon plein gré", et nous en avons été victimes tous les deux, lui qui les ressentait, moi qui ne pouvais pas savoir ce que je touchais, en quoi je le blessais.

De ce jour, les choses ont changé : en ce qui me concerne, le jugement de cet homme est le problème de cet homme. Alors l'univers a trouvé son orientation : le pardon devenait possible. La faculté de vivre, de me reconnaître en ce que j'étais vraiment naissait, le ressentiment envers les personnes qui en ont rajouté pouvait fondre.

Un an a passé.

Beaucoup de choses ont changé, certains ont disparu de mon univers, d'autres se sont révélés comme de vrais amis, mais quoi qu'il se soit passé, j'ai appris ceci : tout est impermanence.

Des amitiés naissent qu'on croit indéfectibles, et qui, un jour, deviennent silence sans raison.

Des inimitiés arrivent, que l'on croit définitives, et qu'on apprend à comprendre, à accepter, à ne pas garder comme des poids, à lâcher, et quoi qu'il arrive, il n'y a pas de raison pour que cela plombe, ni lui, ni elle, ni moi... ce que ces relations deviendront dépendront de l'ouverture, de lui, d'elle, la mienne... Nous en sommes responsables. et si rien n'est possible... pas grave, ce n'est plus mon problème...

J'ai appris ceci aussi : tout peut arriver et se tordre si je ne me centre pas, si je rentre dans un jeu de pouvoir, qu'il soit initié par un autre ou non... si je rentre dans cette dynamique tordue, j'en suis autant responsable.

Une fois tout ceci compris, il reste la liberté de l'autre...

Je peux faire toutes les avancées spirituelles du monde, objectivement, rien ne changera si l'autre n’avance pas lui aussi...

Mais en fait tout a changé. Objectivement pas, mais dans la réalité profonde, le respect du chemin de chacun, le mien, celui de ceux qui restent bloqués, et l'état d'esprit d'ouverture, suffisent pour l'univers soit recréé, même si personne n'en voit rien.

Bisatous
Vraiment tous
M

Bonjour

Merci à tous pour vos points de vue enrichissants. L'histoire de l'homme et du cheval est très parlante et montre à quel point l'être humain juge tout ce qui se passe autour de lui.

Mahaut a écrit :Je peux faire toutes les avancées spirituelles du monde, objectivement, rien ne changera si l'autre n’avance pas lui aussi...

J'ai un peu de peine à te suivre dans ton intervention Mahaut. Je trouve que tu te préoccupes beaucoup du changement des autres. On ne peut s'occuper que de sa propre avancée spirituelle, celle des autres ne nous appartient pas. Si je change, tout change justement.

Mahaut a écrit :Objectivement pas, mais dans la réalité profonde, le respect du chemin de chacun, le mien, celui de ceux qui restent bloqués, et l'état d'esprit d'ouverture, suffisent pour l'univers soit recréé, même si personne n'en voit rien.

Comment peux-tu décider que certains "restent bloqués"? Voilà un jugement parce que d'autres ne prennent peut-être pas le même chemin que toi? Comme disait Einstein, tout est relatif. Observer les autres se fait par rapport à notre propre système de références qui n'est que personnel et non absolu. Je pense que chaque être dans l'univers évolue à sa manière et qu'aucun d'eux ne reste bloqué, tout comme aucun électron ne peut cesser de graviter autour du noyau à l'échelle atomique. Je peux juger que telle pierre n'avance pas, mais à l'intérieur d'elle, des milliards de milliards d'électrons sont en mouvement permanent, tout est relatif. Alors je ne me permettrais pas de juger que telle ou telle personne reste bloquée parce qu'elle échappe à mon système de références.