Aimer... à commencer par soi-même

[Martine]

Merci André pour cette ouverture en 2 volets

Ca m'amène à me rappeler un concept hyper important à mes yeux qui, d'ailleurs, est relevé dans le texte d'introduction : à trop vouloir faire le bien, on fait trop souvent du mal !

Se respecter et respecter l'autre c'est aussi accepter de traverser des zones d'ombre pour mieux retrouver la lumière. Les contrastes sont générateurs de couleurs...

[Mélusine]

Bonjour à tous

Aucune aide n'est totalement désintéressée, car dans tous les cas nous en retirons quelque chose

Merci André pour cette vision très intéressante, mais un seul point me chiffonne, comment peut-on être intéressé si l'on est dans l'Amour inconditionnel?

Merci d'éclairer ma lanterne

[André Baechler]

Merci à toi Mélusine de poser cette question que j'attendais afin de pouvoir poster le message suivant :

Il faut tout d'abord préciser que l'amour inconditionnel est un but que nous pouvons tenter d'approcher, mais dans la réalité de ce monde, ni vous ni moi ne vivons pleinement cet idéal. Croire le contraire n'est qu'un mensonge nourri par notre ego. En tenant compte de cette réalité bien terrestre, nous ne pouvons qu'admettre que nos choix (même s'ils proviennent de notre coeur) se font en fonction de ce qu'ils nous apportent (enrichissement, satisfaction, épanouissement, ...). Si j'ai par exemple une affinité particulière avec les enfants et que je souhaite aider mon prochain, je vais le faire de préférence auprès d'enfants, parce qu'ils m'apportent une fraîcheur d'esprit et de la spontanéité que j'apprécie tout particulièrement.

Donc si nous choisissons d'aider quelqu'un, c'est que nous en retirons immanquablement quelque chose. D'où ma question (simple en apparence) : Qu'est-ce que m'apporte l'aide à autrui ?

[Annie]

Qu'est-ce que m'apporte l'aide à autrui ?

Belle cascade de réflexions que ce sujet ! L'aide à autrui, et bien, je m'aperçois finalement que c'est une aide à moi-même .

Quand j'offre une écoute et un (éventuel) réconfort, c'est comme si je réconfortais et j'écoutais ce moi-même qui ne l'a pas été en son temps.

Autrefois, et depuis ma plus tendre enfance, je faisais des cadeaux à ma famille et à mes amis, pour qu'on m'aime. C'est en tout cas, le seul moyen que je pensais avoir trouvé pour avoir en retour, affection et amitié.

Le temps m'a donné à réfléchir, et maintenant, lorsque j'offre un cadeau, c'est tout simplement pour faire plaisir à son destinataire, un peu à moi aussi , mais en tout cas, plus du tout pour m'attacher une quelconque reconnaissance d'amour ou d'amitié de cette personne.

Savoir donner, recevoir et partager est quelque chose de beau qui fait grandir, qui rend heureux et que l'on doit s'autoriser et déguster comme un roudoudou à la récré

Je suis sortie du sujet ... C'est pas grave. Qui veut des roudoudous ?

Annie

[Aurélie]

Miam miam des roudoudous!!!Merci Annie ...

Ce matin à 2000m d'altitude dans les montagnes fraîchement saupoudrées de neige, je contemplais béatement le panorama, écoutait le silence en mangeant mes chips (hihihi, je sais ca fait du bruit )...je rêvais à la chaleur des rayons du soleil...

Quand un couple s'arrête pour discuter...Super, bonne idée...Et vlatipa que le monde est petit mais cette dame connaissait un homme de mon petit village de Savoie et que pleuvent les critiques...Je ne rentre pas dans son système en disant que chacun est libre d'être...Et là conversation prend des tournures où elle me dit il faut ci, il faut faire ça...Il y a quelques mois avant le reiki, j'aurais rien dit, me culpabilisant de ne pas faire les choses comme ci et comme ça...Et là, distanciée de ces critiques, calmement et bien dans ma peau avec le sourire aux lèvres, je lui répondais que non, je faisais autrement tout simplement...Je voyais son étonnement devant ma façon de faire, ses sourcils froncés...Hihihi, eh ben tant pis me disant à l'intérieur sans chercher la provocation, que ce qui me plaisait de faire sans être influencée par sa manière d'être était complètement à l'inverse d'elle...Et la conversation est restée charmante...

Alors oui je commence à m'apercevoir que je commence à m'aimer un peu plus et à ne plus avoir peur de parler de ce que j'aime tout en respectant autrui sans provoc...Le reiki commence à m'apporter cette confiance en moi en m'affirmant plus et à ne plus trop faire attention au regard de l'autre...Si l'autre critique ( car on le sent ) eh bien tant pis, c'est son affaire...Je prends conscience que s'aimer un peu, beaucoup fait du bien...

En même temps, je prends conscience qu'aimer inconditionnellement est possible avec certaines personnes. Ça va de soi, c'est naturel, pas besoin de reconnaissance, liberté d'être...Alors qu'avec d'autres impossible, encore impossible...Il y a blocage, on s'en rend compte mais il reste toujours un petit caillou dans le moulin qui n'arrive pas à tourner...Et je me rends compte que ce sera pas facile d'aimer chacun inconditionnellement...Alors je laisse faire pour l'instant en m'apercevant que 'Tiens là Aurélie tu critiques, ca y est!!!' Et parfois je me dis "Eh bien tant pis, m'en fous, na" (pas bien hein ) et d'autres "ah quel est ton problème avec cette personne ou ce qu'elle a dit?"...

Oui comme tu le dis André, ça chemine grave dans les cheminées ce sujet , ben voui c'est l'automne,hihihi!!!

Et pour finir "Que m'apporte d'aider autrui?"
En ce moment, je suis un peu trop en remaniement de mon propre moi...Alors j'ai laissé un peu tomber les conseils pour les autres...J'écoute, je suis là si besoin est mais je dis bien vite que je suis en travaux...Pour l'instant on me comprend et me trouve bien changé et plus sereine...Y'en a d'autres qui coupent les ponts car trop habitué à ce que je leur disais trop comment faire...Parfois c'est pas facile d'accepter leur distance, mais bon c'est parfois quand même nécessaire pour ne plus se retrouver l'éponge qui donne, donne et ne reçoit pas...

Maintenant, les échanges se font plus naturellement et c'est tellement plus vrai...

J'espère ne pas avoir été trop hors sujet...Merci pour ce sujet perturbant

[Marie-Laure]

Aimer ... à commencer par soi-même ?

N'est-ce pas en prenant soin des autres qu'on prend le plus soin de soi-même ?
Est-ce qu'amener ses enfants à bon port n'est pas le meilleur moyen de trouver son havre de paix ?

De quoi être un peu perdu et à défaut de trouver le début de la boucle (pour autant qu'il y en ait un), j'essaye d'avancer sur les 2 chemins du moi et des autres en parallèle.
Pas tous les jours facile, mais chaque jour un peu plus. Et ce en partie grâce aux échanges enrichissant du site.

Merci à tous pour tous les petits pas supplémentaires sur le chemin de la paix.

PS: Je ne suis pas très douée en mise en page et smileys . Y aurait-il par hasard un pied pour symboliser les petits ou grands pas que l'on peut faire chaque jour ... je n'en ai pas trouvé.
D'avance merci

[lorokka]

Merci Annie pour tes encouragements... je sais que j'embarque toujours plus sur le bon bateau et je m'y plais Le tout est d'accepter lorsqu'on se trompe d'embarcation, et ne pas s'en vouloir... ne pas lutter contre les "choses" que nous n'aimons pas chez nous, mais travailler avec elles, les aimer et les apprivoiser

Et quelle belle citation "Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme"

[sam]

Hier est un jour à marquer d'une pierre blanche, un grand jour .... car je pense avoir enfin pu jeter entre moi et moi-même, LE pont, celui qui manquait, le plus important peut-être, celui que j'aurai mis le plus de temps à découvrir, à percevoir, à l'intérieur ...

Première 'alerte', il y a presque 6 semaines, avec cette blessure au dos qui met un temps infini à s'arranger, m'obligeant à revoir ma façon de concevoir le travail, à reconsidérer mes forces et mon état purement 'physique', à prendre en compte le fait que, ben oui, malheureusement je ne rajeunisse pas.

Cette profonde tristesse aussi, et ce sentiment d'impuissance suite à la maladie et la souffrance d'un être cher.

Et hier, ce sentiment d'épuisement 'total', de 'saturation', alors que je m'activais une fois de plus, avec mes petits moyens, pour la protection et la défense des animaux, petite contribution, certes, mais quasi 'indéfectible', chaque jour quasi 'sans manquer', depuis plus de 4 ans.
Chocs émotionnels à répétition, énormité d'une tâche dont on ne voit jamais la fin, et cependant, désir d'avancer et obstination, sentiments communs à nombre de bénévoles et d'acharnés de la défense des 'sans voix'.

Hier, tout d'un coup, ce sujet : 'Aimer ... à commencer par soi-même', m'est une fois de plus, revenu en mémoire. Celui de l'effet miroir aussi, et d'autres encore, lus, re-lus et re-re-lus sur le forum.

Mais qu'est-ce que ces animaux abandonnés, maltraités, ignorés, délaissés, me renvoient de moi, pour que je sois à ce point 'accro' à les défendre, à essayer de les aider, à me démener corps et âme pour eux ????

La réponse était simple pour tous ceux qui me connaissent un peu probablement, mais pas pour moi !
Simplement, ils me renvoient le sentiment d'abandon que j'ai moi-même ressenti, le manque d'amour, le manque de présence, l'absence de 'quelqu'un' qui veille sur moi, ma solitude (que j'apprécie pourtant très très souvent mais qui n'en est pas moins difficile parfois).
Mais surtout, cela m'a renvoyé la manière dont je me comporte, moi, vis-à-vis de moi-même : intransigeance, jusqu'au-boutisme, quels que soient les efforts que je m'impose, travaux lourds à outrance, manque de sommeil, et surtout, ne pas penser à m'occuper de moi, quel temps perdu, quel égoïsme, il y a mieux et plus urgent, plus important, à faire, comme si j'avais des raisons de me plaindre, et puis quoi encore ??? etc, etc, etc ...

Tant et si bien, qu'un jour, la fontaine se retrouve vide, le navire prêt à couler ...

Et là, enfin ! enfin !, j'ai pu 'serrer dans mes bras' celle que je suis, avec mes qualités, mais aussi avec mes défauts : mes colères, mes exigences, mon impatience, ... la liste est longue
Enfin, j'ai pu me dire que oui, j'ai besoin et j'ai le droit (dans le sens que maintenant, je me donne l'autorisation) de souffler, de poser mes valises, de 'baisser les armes et la garde', de faire une pause.
J'ai besoin de temps pour moi, pour moi toute seule, de moi à moi, pour récupérer, de 7 ans de dépression, d'années de bipolarité, de tout ce qui a été difficile depuis longtemps, pour profiter de ces magnifiques moments qui me font tant aimer la vie.

Il me semble avoir ENFIN compris (pas intellectuellement, mais au fond de moi, dans mon coeur et mon âme) à quel point il est important de se garder du temps, de prendre soin de soi, de veiller sur soi, d'être un tant soit peu 'indulgent' vis-à-vis de soi, d'apprendre ... à s'aimer et à se respecter ...

Hier, j'ai pu me faire un auto-traitement, pas avec l'idée plus ou moins (in)consciente d'avancer sur mon chemin, de progresser, etc, mais simplement avec l'envie, le désir de poser les mains, juste pour moi, parce que 'j'en avais envie'.

En écrivant cela, je ne peux m'empêcher de faire un à une âme bienveillante qui se reconnaîtra ...
Comme quoi, tu vois, il aura fallu le temps, beaucoup de temps, mais tes mots ne sont pas restés lettre morte ... Merci d'avoir tenu bon, malgré mes réticences

Merci André, Annie, Martine, et à vous tous, qui vous livrez et participez à la vie du forum.
Vos messages, vos interventions sont autant de pistes qui, un jour, apportent une sur mon chemin

Belle soirée à tous


sam

[Martine]

Bonsoir ici

En te lisant, Sam, il me vient ceci :

"choisir et ne pas subir... Ou choisir de subir"

Il se pourrait bien que tu aies choisi

Quand on choisi d'accomplir des tâches (même difficiles), des obligations ou des activités en pleine conscience, on ne les subit plus. Et là, mêmes si on en fait toujours autant, on ne pose plus de fardeau sur son dos

Et puis, petit à petit on choisi de faire moins ou de faire autrement et là, on commence réellement à se faire plaisir et à se respecter avec amour, confiance et donc aussi tolérance et bienveillance envers soi-même.

C'est à ce moment-là que mes douleurs dorsales se sont calmées ... C'est aussi à ce moment-là que je les ai comprises et quand elles reviennent, je reconnais le langage et je sais que j'ai encore un choix à faire, celui de les accueillir et en tenir compte... Ou pas... Mais en conscience

Belle soirée

[Tara]