Un jour, l'an dernier, un jugement péremptoire et mortel me frappa, d’autant plus délétère que j'étais dans une période de fragilité profonde. Il ne pouvait pas le savoir, je ne le savais même pas moi-même.
Il m'a d'autant plus atteint qu'il émanait d'un homme en qui j'avais confiance, que j'aurais voulu rencontrer, dont j'avais une haute opinion.
Ce jugement a fait des petits, a débordé, a été relayé par certains que j'avais rencontrés, par d'autres que j'aurais aimé rencontrer, en qui je pressentais de belles personnes.
Puis le temps a passé.
Un ami, en qui j'avais confiance, m'a ouvert les yeux : "Tu ne vois pas le pouvoir que tu permets qu'il ait sur toi ? Son jugement ne t'appartient peut-être pas"
Et c'était le cas... Des choses que je ne pouvais pas savoir étaient en résonance, "à l'insu de mon plein gré", et nous en avons été victimes tous les deux, lui qui les ressentait, moi qui ne pouvais pas savoir ce que je touchais, en quoi je le blessais.
De ce jour, les choses ont changé : en ce qui me concerne, le jugement de cet homme est le problème de cet homme. Alors l'univers a trouvé son orientation : le pardon devenait possible. La faculté de vivre, de me reconnaître en ce que j'étais vraiment naissait, le ressentiment envers les personnes qui en ont rajouté pouvait fondre.
Un an a passé.
Beaucoup de choses ont changé, certains ont disparu de mon univers, d'autres se sont révélés comme de vrais amis, mais quoi qu'il se soit passé, j'ai appris ceci : tout est impermanence.
Des amitiés naissent qu'on croit indéfectibles, et qui, un jour, deviennent silence sans raison.
Des inimitiés arrivent, que l'on croit définitives, et qu'on apprend à comprendre, à accepter, à ne pas garder comme des poids, à lâcher, et quoi qu'il arrive, il n'y a pas de raison pour que cela plombe, ni lui, ni elle, ni moi... ce que ces relations deviendront dépendront de l'ouverture, de lui, d'elle, la mienne... Nous en sommes responsables. et si rien n'est possible... pas grave, ce n'est plus mon problème...
J'ai appris ceci aussi : tout peut arriver et se tordre si je ne me centre pas, si je rentre dans un jeu de pouvoir, qu'il soit initié par un autre ou non... si je rentre dans cette dynamique tordue, j'en suis autant responsable.
Une fois tout ceci compris, il reste la liberté de l'autre...
Je peux faire toutes les avancées spirituelles du monde, objectivement, rien ne changera si l'autre n’avance pas lui aussi...
Mais en fait tout a changé. Objectivement pas, mais dans la réalité profonde, le respect du chemin de chacun, le mien, celui de ceux qui restent bloqués, et l'état d'esprit d'ouverture, suffisent pour l'univers soit recréé, même si personne n'en voit rien.
Bisatous
Vraiment tous
M
