Le lac de Pérolles

[André Baechler]

Une photo prise par Annie hier matin depuis le barrage de la Maigrauge :

https://reiki-formation.ch/images/lac-p ... cygnes.jpg[/image]

[Aurélie]

L'envol ( du signe ) pour Annie aussi...Tout comme Camino avec ses jolies photos... Est-ce un signe?

En tout cas, merci...belle luminosité...avec des roseaux d'or...

[Annie]

Bonjour

Voici une ou deux vues prisent hier matin à la faveur d'un beau soleil, et d'une petite bise qui soufflait gentiment. Au niveau du barrage, des plaques de glaces dérivantes se fracassaient dans un bruit de verre brisé, digne d'une grande scène de ménage

La roselière forme un écrin pour valoriser la majesté des cygnes, et le chemin Ritter est agréable à fréquenter, sécurisé de la glissade par des poignées au sol, de copeaux de bois ...

https://reiki-formation.ch/images/lac-p ... rage-4.jpg[/image]

Je vois que la photo des cygnes est déjà publiée , alors j'enlève mon exemplaire (ö)

[André Baechler]

Histoire du barrage de la Maigrauge

1. La création d'un lac pour dynamiser la ville de Fribourg

Dès le 18ème siècle, l'artisanat mettait à profit les eaux jaillissantes de la gorge du Gottéron. Toutefois, les entreprises demeuraient dépendantes de la proximité d'un cours d'eau.

Très vite, l'idée de l'utilisation à grande échelle de la force motrice de la Sarine fit l'objet de divers projets, du plus élémentaire au plus farfelu.

En 1869, Guillaume Ritter allait révolutionner les conceptions émises jusque là. Il proposa de créer une chute artificielle par la construction d'un barrage sur la Sarine haut de 10 mètres en amont du couvent de la Maigrauge. La majeure partie de l'énergie ainsi obtenue devait être utilisée pour pomper l'eau de la Sarine, filtrée par un procédé naturel jusqu'au réservoir du Guintzet.

La hauteur de la chute, 150 mètres, entre la colline du Guintzet et la partie basse de la ville, devait permettre de distribuer l'eau potable dans les maisons, d'alimenter les fontaines, les hydrantes et d'assurer le nettoyage des rues, projet fort intéressant pour le développement de la ville de Fribourg.

2. L'industrialisation décentralisée grâce à la force motrice à distance

Une fois le projet de distribution d'eau conçu, il fallait penser à faire tourner les moteurs dans les industries et les ateliers. Le système proposé était celui de la distribution d'énergie par câble, appelé "transmission télédynamique". La force hydraulique devait être à même d'entraîner un câble mécanique agissant comme une courroie de transmission, porté par des piliers. Une fois le projet adopté, on démarra avec la phase de réalisation du réseau de transmission télédynamique, permettant l'établissement de quartiers industriels sur le Plateau de Pérolles.

3. Industrialisation du Plateau de Pérolles et début de l'ère moderne

le 21 mai 1870, la Société générale des Eaux et Forêts est fondée à Fribourg à l'initiative de l'ingénieur Guillaume Ritter. Grâce au fameux câble télédynamique qui transporte la force motrice sur le Plateau de Pérolles, de nouvelles entreprises s'y développent avec succès. Toutefois, en raison de circonstances économiques défavorables, la société est mise en faillite. Elle sera rachetée en 1888 par l'Etat de Fribourg. C'est l'origine des Entreprises Electriques Fribourgeoises (EEF), devenues Groupe E en 2006.

En 1890, l'usine de la Maiqrauge est électrifiée. C'est le début de l'industrialisation moderne. De nouvelles entreprises s'établissent aux endroits les plus favorables, profitant du confort de l'électricité et de sa distribution bien plus simple qu'avec le procédé de la force motrice. le destin de la vallée du Gottéron est ainsi scellé. Les derniers moulins s'arrêtent définitivement après la seconde guerre mondiale et depuis, la nature y a repris ses droits.

[André Baechler]

Evolution des milieux dans un lac artificiel tel que le lac de Pérolles

1. La sédimentation

La grosseur des sédiments détermine leur poids et leur capacité à être emportés par la rivière. Plus un sédiment est gros, plus le courant devra être important afin de pouvoir l'emporter en aval. Les blocs et cailloux ne se déplacent que par fortes crues puis se déposent dès que te courant diminue, avant que des bancs de sable ne se forment sur les replats et à l'intérieur des méandres. Les sédiments les plus fins ne se déposent que dans les lacs, qu'ils soient artificiels comme ceux de Pérolles et de la Gruyère, ou naturels comme le lac Léman.

Après la construction du barrage de la Maigrauge en 1872, le courant de la Sarine a été ralenti, la liaison entre amont et aval coupée et les sédiments se sont déposés. Cette accumulation a privé l'aval d'apport de sédiments alors qu'en amont, de nouveaux milieux naturels se sont formés.

2. Ensuite, un écosystème diversifié

Durant les 19ème et 20ème siècles, par souci d'assainissement et pour gagner des terres, de nombreuses zones humides ont disparu en Suisse. Par contre, dans le lac de Pérolles, les dépôts de sédiments ont créé une mosaïque de biotopes humides. Ils remplissent aujourd'hui une fonction essentielle dans la préservation de la biodiversité.

3. D'autres milieux, d'autres espèces

Le courant étant plus faible, le barrage a modelé de nouveaux milieux. Ainsi le lac héberge d'autres espèces que lorsque la Sarine s'écoulait librement.

Le barrage constitue une barrière pour les sédiments et les animaux. Il ne permet plus une libre migration, il rompt le continuum fluvial essentiel pour le bon fonctionnement de l'écosystème. Les sédiments fins déposés derrière le barrage provoquent l'envasement du lac.

On peut remarquer que chaque action exercée par l'homme sur le milieu naturel induit des modifications plus ou moins néfastes sur la faune et la flore, par exemple sur les poissons dans le cas du lac de Pérolles.

4. Et après ?

Le lac de Pérolles ressemble de plus en plus à une rivière en équilibre (dépôt = érosion), avec un lit principal qui se nettoie de ses sédiments à chaque crue, mais des abords qui risquent de continuer leur atterrissement, évoluant de plus en plus vers un milieu sec.

Les milieux évoluant lentement, la transformation n'est pas spectaculaire. La roselière va se boiser progressivement, car la matière végétale, les roseaux, et les sédiments, s'accumulent, élevant le niveau de sol. Dès que les racines ne sont plus en permanence dans l'eau, les arbres peuvent s'installer, grignotant peu à peu la roselière au profit de la forêt. A terme, le lac de Pérolles ressemblera donc à une rivière dont les rives boisées ne seront inondées que par forte crue.

[André Baechler]

Bonjour

Je vous invite à découvrir quelques photos faites ce matin au lac de Pérolles. Celles-ci figurent sur un tout nouvel album personnel que je viens de mettre en ligne ces derniers jours. En effet, les photos intégrées sur le forum ou sur facebook sont petites et noyées entre les nombreux menus et fonctionnalités...

Pour cette raison, j'ai peaufiné un album sobre et dépouillé permettant de visionner les photos quasiment en plein écran, et celles-ci prennent alors une autre dimension... proportionnelle à la taille et à la qualité de votre écran Pour rejoindre ce nouvel album qui va se compléter au fil du temps, je vous invite à cliquer sur l'image ci-dessous :



Une fois sur l'album, il vous suffit de cliquer sur une image pour passer à la suivante... ou alors vous pouvez également utiliser les petites flèches à cet usage ( << < > >> ). Pour atteindre la page d'accueil de l'album, vous pouvez cliquer sur ce lien www.reiki-formation.ch/photos, ou encore plus simplement sur le petit onglet du forum tout en haut à droite "photos par thèmes".

[Marielle]

Merci André pour nous faire découvrir un nouvel espace photographique...

Merci aussi pour la photo ci-dessus que je trouve magnifique, qui m'évoque le chemin sinueux que certain(e)s d'entre nous, un peu illuminé(e)s (ö) prennent, afin d'éviter les chemins déjà tous droits et tous tracés...

Belle soirée

Marielle