Bonjour
En côtoyant la misère humaine j'observe tant de haine, nourrie ou simplement éprouvée à l'égard d'autrui... tant de haine qui ronge et qui détruit. Et quand j'entends parfois qu'il faut haïr pour faire le deuil d'une relation, je me sens en total décalage, un peu comme si l'on prescrivait une chimiothérapie de l'âme... l'empoisonner pour prétendre la guérir... tout ceci est tellement absurde et ridicule à mes yeux.
Est-il si difficile de pardonner ? Je n'en sais rien finalement et je ne peux que parler pour moi. Si une personne me blesse, je souffre, mais je ne peux m'empêcher d'éprouver de la compassion et de ressentir également sa souffrance, car on ne blesse pas gratuitement si l'on n'est pas soi-même en souffrance.
J'aime observer des situations qui vues de l'extérieur laissent penser à l'opinion publique que sont impliqués un "bon" et un "méchant", une "victime" et un "bourreau". Mais à chaque fois j'observe deux personnes blessées. Reconnaître les blessures d'autrui favorise grandement le pardon. Pardonner ce n'est pas oublier (car on oublie jamais vraiment, on occulte plus ou moins), mais c'est arriver à pouvoir souhaiter du plus profond de son coeur le meilleur pour l'autre. Ce sentiment profond n'a pas besoin d'être manifesté ou témoigné, mais seulement éprouvé, car il est sans attente de reconnaissance. Il permet non seulement notre propre guérison, mais libère également autrui.
Quand l'être humain se rappelle qu'il existe au delà de ses blessures, qu'il est bien plus que son ego fier et orgueilleux, il peut alors observer cette lueur, cet amour qui anime chaque être au plus profond de lui. Alors le pardon n'est même plus un choix, une alternative, mais il apparaît comme une évidence, une manière de s'alléger et de s'élever.